Les fiches d’auto-inspection ont été développées par la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec (CMMTQ) afin de s’assurer qu’aucun élément essentiel n’est omis lors d’une installation.
Elles constituent une assurance sur la qualité du travail effectué par les chauffagistes et les plombiers, autant pour le spécialiste de métier que pour l’entrepreneur. Ces fiches dûment utilisées peuvent aussi être des atouts en cas de litige. Cependant, elles demandent d’être bien outillées pour les comprendre de façon optimale.
La fiche d’auto-inspection propose à la personne responsable d’une installation de vérifier si chaque étape a bien été effectuée. Ce contrôle à faire immédiatement après la finalisation de l’installation vient assurer la complétion des manoeuvres qui ont été faites ou encore soulever un oubli ou une erreur.
« C’est sûr que lorsqu’on regarde une fiche d’auto-inspection sans d’abord avoir la formation, ça peut ressembler à une carte de bingo ! » Pour Charles Côté, ingénieur et directeur du Service technique de la CMMTQ, il est essentiel de considérer l’ensemble de la documentation offerte par la Corporation pour bien utiliser la fiche d’auto-inspection. Cet ensemble de documentation se présente sous la forme d’un coffre à outils à la disposition de leurs 2 700 membres.
S’inspirer des bonnes pratiques
En plus des fiches d’auto-inspection, des fiches de bonnes pratiques ont été créées pour éclaircir le Code du bâtiment. « Le Code est écrit dans un langage juridique. Parfois, pour les spécialistes de métiers qui sont habitués à travailler dans le concret, ça peut représenter un défi de transposer la théorie dans les manoeuvres du quotidien », ajoute le directeur. Donc, bien que les fiches d’auto-inspection soient disponibles sur le site Web de la Régie du bâtiment, il n’est pas toujours facile pour quiconque de bien les interpréter.
Dans ce coffre à outils, c’est sous forme de schémas et de dessins que se traduisent les fiches de bonnes pratiques et l’auto-inspection tirées des articles du Code du bâtiment. En illustrant la théorie, la lecture et la compréhension sont facilitées. Ce coffre contient aussi des fiches de questions et de réponses pour les interrogations les plus fréquentes. Charles Côté précise cependant que « l’utilisation des fiches sous-entend un bagage de connaissances. Les spécialistes en plomberie et chauffage sont les mieux placés pour comprendre toutes les étapes et les précisions qui viennent avec, car la complexité d’une installation ne se comprend pas uniquement en regardant une fiche. »
De nombreux avantages
Les fiches d’auto-inspection correspondent donc à un processus de vérification qui permet, d’un côté, de s’assurer que le travail routinier est fait sans embûche et, de l’autre côté, que le personnel de métier acquiert les bonnes techniques de vérification. Ainsi sont-elles conçues pour être utiles autant pour les nouveaux employés en voie d’acquisition de compétences que pour ceux qui ont de l’expérience.
Bien que la CMMTQ croie qu’elles s’adressent généralement aux chantiers résidentiels qui ont des installations plus standard, celles-ci pourraient aussi être utiles sur les chantiers commerciaux. « Dans un développement résidentiel, par exemple, il est possible par inattention d’omettre une étape parce qu’on se fait déranger ou pour toutes autres raisons. Notre fiche vient assurer au promoteur que toutes les étapes ont été bien effectuées », précise Charles Côté. Quoiqu’il soit plus fréquent que les projets commerciaux soient réalisés sous la supervision d’un chargé de projet ou d’un ingénieur dont la responsabilité de la synchronisation des étapes et de vérification lui incombe, surtout lorsque les installations prévues sont en dehors des normes régulières, les fiches de bonnes pratiques peuvent toujours être pertinentes. Celles-ci permettent effectivement de clarifier les éléments de base, afin qu’un exploitant vienne chercher l’information dont il a besoin, par exemple.
De plus, l’auto-inspection peut faire partie d’un ensemble d’outils servant à la coordination d’une installation et à la traçabilité des étapes effectuées. Car, dans le domaine de la construction, il n’est pas rare de devoir bousculer les horaires en réponse à toutes sortes de facteurs externes. Au moyen de prise de photos, de listes de vérification et d’une fiche d’auto- inspection, c’est une structure qui vient étoffer un dossier client. « Plus on combine les documents liés à une installation, une soumission, une facture, des photos, une inspection, plus on obtient la traçabilité de la qualité d’exécution dans un cas de litige. La fiche d’auto-inspection vient englober les étapes d’installation; elle vient nous confirmer que nous avons accompli les tâches requises », conclut Charles Côté.
Alors que la CMMTQ a le mandat de développer et de contrôler la compétence et le professionnalisme des entrepreneurs en plomberie et chauffage au Québec, elle évalue la possibilité de numériser ses fiches. Pour le moment, les fiches sont offertes en format papier. Mais dans une vision d’amélioration du processus, un format numérique s’avérera plus pratique.
Cet article est tiré du Supplément thématique – Bâtiment 2023. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
Ce sujet pique votre curiosité ? Lisez tous les articles du dossier BÂTIMENT 2023 :
- Un manifeste pour la décarbonation des bâtiments
- Rénover la plus haute tour inclinée au monde
- Tout savoir sur la norme BCZ
- Collège Sainte-Anne : collaborer pour atteindre la carboneutralité
- Le potentiel insoupçonné de l’ossature légère en bois
- L'hôpital Vaudreuil-Soulanges : un projet unique en Amérique du Nord
- Une construction brassicole sur un campus universitaire
- La recette UTILE : repenser le logement étudiant
- Récupérer l’énergie grâce à la cloacothermie