La plupart des entrepreneurs qui approchent la fin de leur carrière sont soucieux de léguer le fruit de leur labeur à la relève. Mais la passation des pouvoirs représente un défi de taille, que ce soit pour trouver les bons candidats, former les futurs dirigeants ou encore pour opérationnaliser le changement.
Construction Gauthier a été fondée en 1965, à Chicoutimi- Nord, par le grand-père de Pier-Alexandre Gauthier, René Gauthier. En 1985, ce sont les fils de René, prénommés Richard, Dominic et Patrice, qui prennent la relève de l’entreprise familiale. En 2015, le petit-fils et son complice Maxime Tremblay deviennent la troisième génération d’entrepreneurs à aspirer aux postes de direction, un accomplissement rarissime. C’est à ce moment que le processus de transition a réellement débuté. L’aventure de cette transition aura duré trois ans.
Pour Pier-Alexandre Gauthier, qui a grandi autour des installations de l’entreprise de construction, c’était tout naturel de poursuivre la voie tracée par son père, ses oncles et son grand-père. Au cégep, il commence sa formation par une technique en génie civil. Suivront des études pour l’obtention d’un diplôme en génie de la construction de l’École de technologie supérieure (ÉTS). Ses stages et emplois d’été au sein de Construction Gauthier lui permettent d’intégrer certaines notions apprises sur les bancs d’école. « Il y a environ cinq ans, lorsque mon père a eu des ennuis de santé, l’idée de prendre la relève peut-être un peu plus tôt que prévu est née », indique Pier-Alexandre Gauthier, aujourd’hui directeur général de l’entreprise.
En 2015, une occasion d’accompagnement offerte par le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) s’est présentée à la famille Gauthier. Les doyens comme les benjamins ont décidé de mettre toutes les chances de leur côté pour assurer une transition juste et adéquate au sein de la direction. « Lors de ce processus, nous avons assurément vécu un choc des générations et des transformations sur le plan de la culture organisationnelle. J’ai dû ajuster mon rythme étant donné que j’étais très motivé à reprendre les rênes de l’entreprise. » Après un cheminement rigoureux, parsemé de formations et d’accompagnements, il est convaincu qu’il était nécessaire d’opérer une transition graduelle et accompagnée de professionnels spécialisés en droit, en comptabilité et en ressources humaines. « Grâce au programme du CTEQ, dit-il, nous avons été soutenus par Cain Lamarre, la firme Deloitte et le Groupe Trigone. »
Aux côtés de Maxime Tremblay, son ami d’enfance devenu copropriétaire et directeur des opérations de Construction Gauthier, Pier- Alexandre Gauthier est maintenant capitaine de son navire. « La culture organisationnelle a évolué en fonction de nos profils respectifs et de notre formation, mais les valeurs sont restées les mêmes : qualité et respect. Que ce soit le respect de notre clientèle, des fournisseurs ou des employés, il est dans notre ADN d’être courtois et gentils avec nos interlocuteurs. Nous réalisons des projets dont nous sommes fiers ! » Pier-Alexandre Gauthier illustre son propos en nommant quelquesunes de leurs réalisations des dernières années. « Le centre de santé à Chicoutimi était un projet d’envergure; le produit fini est à la hauteur de nos attentes. » Ce projet a d’ailleurs permis à l’entreprise de remporter en juin dernier le Prix de la relève en entreprise de la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec (CEGQ).
Ces succès ne sont pas étrangers à la démarche récente d’optimisation des processus de gestion de projet et de la création d’un département d’estimation bien outillé sur le plan numérique. Ces deux nouveaux éléments semblent donner des ailes à l’entreprise. Les processus de gestion de projet nouvellement conçus sont encadrés par l’utilisation du logiciel Maestro. À son avis, en 2018, ce type d’outil est nécessaire si l’on vise la qualité, mais également la rentabilité et la pérennité de l’entreprise.
S’il s’inspire de ses patriarches pour poursuivre la mission qu’ils se sont donnée dans le domaine de la construction, Pier-Alexandre Gauthier est également inspiré par des acteurs actuels du milieu, notamment l’entreprise Garoy Construction, bien qu’il ne connaisse pas personnellement les dirigeants. « Ils ont un historique qui comporte certaines similarités avec le nôtre, ils font de beaux projets dans le secteur privé et les communications de l’entreprise offrent une belle visibilité à leurs réalisations. »
Aujourd’hui, en plus de faire du développement des affaires pour Construction Gauthier, le père de Pier-Alexandre, Richard Gauthier, assume également le poste de président du conseil d’administration du CTEQ. « Il croit ardemment en la mission de cette organisation qui nous a été salutaire », indique Pier-Alexandre Gauthier. Son oncle Dominic assure quant à lui la qualité des travaux sur le chantier en tant que surintendant.
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Cet article est tiré du Magazine – Les Leaders de la construction 2018. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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