Le 15 novembre 2012, sur un chantier de construction de La Cité des Pionniers, à Terrebonne, un travailleur de l'entreprise Réno-Brique a été gravement blessé après avoir chuté d'une passerelle improvisée. Parmi les causes de cet accident, la CSST identifie des lacunes dans l'organisation du travail en ce qui a trait à la sécurité.
La CSST rend ainsi publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser maîtres d'œuvre, employeurs et travailleurs à l'importance de bien organiser les travaux sur un chantier, notamment en ce qui concerne l'assemblage des passerelles et des planchers de travail provisoires. Rappelons que chaque jour au Québec, en 2012, 21 travailleurs de la construction ont été blessés.
Le travailleur fait une chute de plus de 12 mètres
Le jour de l'accident, le travailleur se trouve, avec des collègues, sur le chantier de construction d'une tour de copropriétés de huit étages. Au moment de l'accident, ils s'affairent aux travaux de maçonnerie sur la façade de la tour, au cinquième étage. Après avoir pris une charge de 14 briques, le travailleur emprunte la passerelle pour accéder au-dessus du balcon. Le madrier sur lequel il se déplace cède sous ses pieds. Il atterrit sur le balcon, perd l'équilibre vers l'arrière, tente de s'agripper, en vain, rentre dans l'ouverture créée par l'élévation de l'échafaudage à tour au-dessus du balcon, puis percute violemment le sol. La victime, souffrant de multiples lésions, est transportée à l'hôpital.
Mieux identifier les dangers
L'enquête a permis à la CSST d'identifier trois causes pour expliquer cet accident. Tout d'abord, un madrier servant de passerelle s'est rompu au passage du travailleur. Ensuite, les ouvertures dans les planchers de travail et entre les passerelles exposaient le travailleur au danger de chute de hauteur. Finalement, l'organisation sécuritaire du travail et la formation des travailleurs étaient déficientes en ce qui concerne l'inspection des madriers d'échafaudage ainsi que l'assemblage des passerelles et des planchers de travail provisoires.
La CSST considère que l'employeur, Réno-Brique, a agi de manière à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs. Par conséquent, un constat d'infraction lui a été délivré. Pour ce type d'infraction, l'amende peut varier de 15 420 $ à 61 680 $ pour une première offense, et de 30 840 $ à 154 200 $ s'il s'agit d'une récidive.
Exigences de la CSST
À la suite de cet accident, la CSST a interdit au maître d'œuvre et à l'employeur tout travail dans les échafaudages à tour et à plateforme, à cadre métallique ainsi que tout travail sur les balcons. De plus, elle a exigé que les échafaudages à tour et à plateforme ainsi que les planchers et les passerelles de travail soient conformes aux plans et devis d'un ingénieur. L'employeur et le maître d'œuvre se sont conformés à ces exigences.
Mesures de prévention
Afin d'éviter qu'un tel accident se reproduise, la CSST informera l'Association des entrepreneurs en maçonnerie du Québec afin qu'elle sensibilise ses membres aux conclusions de cette enquête.
De plus, le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport diffusera le rapport d'enquête de l'accident dans les établissements de formation qui offrent les programmes d'études Briquetage-maçonnerie et Restauration de maçonnerie.
Tous nos chantiers de construction, les petits comme les grands, doivent être sécuritaires. Tout le temps.
Au Québec, malgré la baisse des lésions enregistrées ces dernières années grâce aux efforts des partenaires, le secteur de la construction demeure l'un des plus touchés par les accidents et les maladies du travail. Pour prévenir les accidents sur un chantier, il faut intégrer le volet de la santé et de la sécurité du travail aux autres activités de gestion en appliquant un programme de prévention. Cette démarche consiste à identifier les dangers, à les éliminer ou à les contrôler, à informer les travailleurs et à les former, et à assurer auprès d'eux une supervision adéquate. Parce que le Québec a besoin de tous ses travailleurs.
Pour plus d'information sur la prévention des accidents du travail dans le secteur de la construction, visitez le www.dangerconstruction.ca.
Rapport d'enquête de l'accident de la CSST sur cet accident