En mars 2012 à Normandin, au Lac-Saint-Jean, un travailleur est frappé mortellement par un attelage fixé à la remorque de transport d'une maison. Le retrait de goupilles en l'absence d'un autre système de retenue et une séquence inhabituelle pour désarrimer l'attelage contribuent à expliquer l'accident qui a coûté la vie à ce travailleur.
La CSST rend maintenant publiques les conclusions de son enquête et rappelle aux employeurs leur obligation de s'assurer que l'organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l'accomplir sont sécuritaires. Pour cela, il est essentiel de bien identifier les risques liés aux tâches à effectuer. Rappelons qu'entre 2007 et 2011, au Québec, 42 travailleurs ont été tués après avoir été frappés par un objet.
L'attelage de la remorque bascule sur le travailleur
Le jour de l'accident, le déménagement hors route d'une maison tire à sa fin. Le camion est désaccouplé de la remorque de transport. Deux travailleurs s'apprêtent à détacher l'attelage des poutres de la remorque. L'attelage utilisé étant de fabrication artisanale, il tient en place par quatre goupilles cylindriques insérées dans les trous percés à cet effet sur l'attelage et sur les poutres. Il y a deux goupilles de chaque côté, positionnées l'une au-dessus de l'autre. Un des travailleurs retire la goupille supérieure du côté gauche et se rend de l'autre côté de l'attelage. Tandis que son collègue s'éloigne pour aller chercher une chargeuse, il donne un coup sur la deuxième goupille du haut, qui sort sans résistance. L'attelage, qui repose en équilibre précaire sur les deux goupilles cylindriques du bas, bascule soudainement et frappe le travailleur à la tête.
Mieux identifier les dangers
L'enquête a permis à la CSST d'identifier trois causes pour expliquer cet accident. D'abord, le retrait des goupilles supérieures en l'absence d'un autre système de retenue exposait le travailleur au risque d'être frappé par l'attelage.
Ensuite, la séquence habituelle pour retirer l'attelage n'a pas été respectée. En l'absence d'une méthode écrite, les travailleurs apprennent par compagnonnage que les goupilles doivent être retirées une fois l'attelage maintenu en place par l'équipement prévu à cet effet.
Enfin, la gestion de la santé et de la sécurité lors des activités de déménagement de maisons était déficiente, notamment parce que les risques que présente le désarrimage de l'attelage n'avaient pas été identifiés.
La CSST exige une méthode de travail sécuritaire
À la suite de l'accident, la CSST a interdit l'utilisation de l'attelage jusqu'à ce qu'une attestation de conformité de l'équipement lui soit transmise. De plus, elle a exigé de l'employeur qu'il élabore une méthode de travail sécuritaire concernant l'installation d'un bâtiment sur un nouveau site, et qu'il veille à l'application de cette méthode. Celle-ci devra notamment comprendre une séquence sécuritaire de désarrimage de l'attelage.
Le rapport d'enquête de l'accident est disponible dans le site web de la CSST.