Un travailleur écrasé par une plateforme élévatrice : la CSST livre son rapport

Le 3 octobre 2012, Jean-François Morin perd la vie au travail. Le travailleur, au service de la compagnie Aluminium B. Bouchard inc., est écrasé contre une clôture par une plateforme élévatrice à mât télescopique. Parmi les causes à l'origine de l'accident, la CSST identifie un non-respect du périmètre de sécurité autour de la plateforme en mouvement.

 

La CSST rend ainsi publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser les maîtres d'œuvre, les employeurs et les travailleurs à l'importance de bien planifier, organiser et diriger les travaux, entre autres en s'assurant que les périmètres de sécurité obligatoires sont respectés. Rappelons qu'entre 2008 et 2012, au Québec, 33 travailleurs ont perdu la vie en étant heurtés par un objet ou un véhicule mobile.

 

Un travailleur est écrasé mortellement

Au moment de l'accident, un travailleur de la compagnie Aluminium B. Bouchard inc. s'installe aux commandes d'une plateforme élévatrice à mât télescopique. Le deuxième travailleur se place entre la clôture et le panier de la plateforme pour prendre les chevalets entreposés sous celui-ci une fois dégagés. Les travaux consistent en l'enlèvement et la pose d'un revêtement métallique extérieur et se font à l'aide d'une plateforme de ce type. L'opérateur soulève d'abord le panier pour dégager les chevalets. Il pousse ensuite la manette de translation vers l'avant. Au même moment, le travailleur qui se trouve entre le panier de la plateforme et la clôture de la propriété est écrasé contre celle-ci. Compte tenu de la position du mât par rapport aux essieux, les contrôles de translation sont inversés. Aucun dispositif actif ne prévient l'opérateur que ces contrôles sont inversés. Son décès est constaté à l'hôpital.

 

Mieux identifier les dangers

L'enquête a permis de retenir deux causes pour expliquer l'accident. D'une part, la position du mât par rapport aux essieux provoque un mouvement de recul de la plateforme élévatrice à mât télescopique lorsque la manette de translation est poussée vers l'avant. D'autre part, aucun périmètre de sécurité n'est respecté lors du déplacement de la plateforme élévatrice.

 

La CSST exige une méthode de travail sécuritaire

À la suite de cet accident, la CSST a exigé une méthode de travail sécuritaire afin de pouvoir poursuivre les travaux. Les travailleurs d'Aluminium B. Bouchard inc. avaient suivi la formation sur l'utilisation sécuritaire des plateformes élévatrices. L'entreprise a en outre un programme de prévention et fait partie d'une mutuelle de prévention.

 

La CSST considère que l'employeur, Aluminium B. Bouchard inc., a agi de manière à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs. En conséquence, un constat d'infraction lui a été délivré. Pour ce type d'infraction, le montant de l'amende varie de 15 420 $ à 61 680 $ pour une première offense, et de 30 840 $ à 154 200 $ en cas de récidive.

 

Mesures de prévention

Afin d'éviter qu'un tel accident ne se reproduise, la CSST informera l'Association canadienne de normalisation des conclusions de son enquête relativement au danger lié à l'inversion des commandes de translation sur une plateforme élévatrice à mât télescopique.

 

De plus, la CSST et ses partenaires ont publié plusieurs guides en vue d'informer les maîtres d'œuvre, les employeurs et les travailleurs sur les méthodes de travail sécuritaires. Pour en savoir plus sur la santé et la sécurité du travail dans le secteur de la construction, visitez le www.dangerconstruction.ca.

 

Tous nos chantiers de construction, les petits comme les grands, doivent être sécuritaires. Tout le temps.

Au Québec, malgré la baisse des lésions enregistrées ces dernières années, le secteur de la construction demeure l'un des plus touchés par les accidents du travail et les maladies professionnelles. Chaque jour, 21 travailleurs de la construction se blessent au travail. Pour prévenir les accidents sur un chantier, il faut intégrer le volet de la santé et de la sécurité du travail aux autres activités de gestion en appliquant un programme de prévention. Cette démarche de gestion consiste à identifier les dangers, à les éliminer ou à les contrôler, à informer les travailleurs et à les former, et à assurer auprès d'eux une supervision adéquate. Parce que le Québec a besoin de tous ses travailleurs.

 

Rapport d'enquête de l'accident de la CSST

 

Source : CSST