L’entreprise Résidences Funéraires Goyer de Sainte-Thèrese changera d’adresse en décembre prochain. Elle passera d’un petit établissement à un complexe d’une superficie couvrant 36 000 pieds carrés. La construction de l’immeuble commencera sous peu, à l’angle des boulevards Desjardins et Curé-Labelle, dans la même ville. Ce nouveau bâtiment regroupera, à une même enseigne, la plupart des services funéraires habituellement offerts, et comportera des éléments innovants en matière d’aménagement et d’efficacité énergétique.
Les temps changent, les besoins funéraires aussi, raison pour laquelle ce mégacomplexe répondra aux nouveaux impératifs en la matière. Il regroupera quatre salons de visite, un columbarium, un crématorium ainsi qu’un espace foyer qui donnera sur des jardins. Le bâtiment accueillera aussi des salons d’exposition, trois salles de réception, une boutique ainsi qu’une chapelle à l’une de ses extrémités. Elle comportera des murs-rideaux multicolores qui évoqueront les vitraux d’une église.
Les travaux se sont mis en marche au début du mois de juin. Pris en charge par Construction Doverco, ils ont commencé par la démolition d’un ancien concessionnaire automobile. Au retour des vacances de la construction, la mise en place des fondations débutera. Malgré un conflit de travail qui a paralysé cette industrie récemment, les échéanciers n’accuseront pas de retards significatifs. Tout devrait être livré vers la fin du mois de décembre 2013. Les firmes d’ingénierie MDA Experts-Conseils (structure), BSA groupe Conseil (civil) et BMA Architecture de paysage sont également à l’œuvre dans cette construction.
Le concept du bâtiment, qui a été réalisé par la firme L’Ecuyer Lefaivre Architectes, constitue une première au Québec. Le système de récupération de chaleur qui pourrait y être installé le serait aussi. À l’instar d’un modèle observé dans un complexe funéraire belge, il comporterait un échangeur de chaleur intégré au crématorium. Cet appareil serait connecté à la cheminée secondaire du four, dont la température des fumées peut atteindre jusqu’à 800 degrés Celsius.
Autour de l’échangeur circulerait de l’eau glycolée, laquelle aboutirait dans une chaudière afin d’en récupérer la chaleur, pour ensuite être transférée au système de chauffage du bâtiment.
Cette récupération d’énergie permettrait aussi le préchauffage de l’eau domestique, et de faire fondre la neige sur les trottoirs menant à l’entrée du complexe.
On éviterait ainsi d’épandre du sel dans cette zone qui se verrait sécurisée, spécialement l’hiver, compte tenu des nombreux aînés qui fréquentent ce type d’établissement. « Il faut savoir que la chaleur du système proviendrait de la combustion des gaz émanant du four, et non des corps qui y seront incinérés », rappelle Alexandre Bouchard, ingénieur en mécanique du bâtiment chez Martin Roy et Associés, une firme qui a été mandatée dans ce projet. Il s’agit d’un aspect sensible qui, au début, a rencontré des résistances en Belgique. Mais depuis, l’idée a fait son chemin et est devenue socialement acceptable. Sans cette récupération de chaleur, ces gaz sont perdus.
Des études économiques ont conclu en la faisabilité d’un tel système, grâce au Programme d’aide à l’innovation en énergie (PAIE). À cet effet, une demande de financement est actuellement en cours. « Sa mise en place coûterait environ 120 000 $ », conclut Alexandre Bouchard.
Cet article est paru dans l’édition du jeudi 25 juillet 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !