La pandémie de la COVID-19 ainsi que deux éléments majeurs liés à la sécurité du tunnel du Mont-Royal ont forcé la CDPQ Infra et le bureau de projet du REM à repousser l’échéancier ainsi qu’à annoncer une hausse des couts.
À la suite d'une analyse liée à la COVID-19 réalisée dans les derniers mois, la période d'arrêt des travaux au début du printemps, la mise en œuvre de mesures sanitaires liées à la pandémie, les impacts liés à la mobilité de la main-d'œuvre spécialisée et l'approvisionnement ont entrainé un ralentissement global de la progression de tous les chantiers du REM d'environ trois à six mois.
Un événement de détonation imprévue d'une charge centenaire
Le 20 juillet dernier, alors que débutait l'excavation à l'intérieur du tunnel du Mont-Royal, une détonation imprévue s'est produite dans le tunnel. Les travaux ont immédiatement été suspendus et aucun ouvrier n'a été blessé. Après analyse et enquête, la cause la plus probable est liée à un ancien trou de forage contenant une charge explosive datant de la période de construction du tunnel en 1912.
De concert avec des experts et des chaires de recherche, des mesures strictes et approuvées par la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) ont été établies permettant ainsi de reprendre les travaux dans le tunnel à compter du début du mois de novembre.
Enjeu de sécurité en raison de déficiences structurelles de la section sud du tunnel (gares Centrale et de Maisonneuve)
En procédant aux inspections intrusives dans le tunnel au centre-ville de Montréal, les équipes ont constaté un état de dégradation structurelle très avancé des parois.
L'utilisation de sel de déglaçage sur l'avenue McGill College pendant plus de 60 ans, jumelée à l'absence de membranes d'étanchéité sur le tunnel, a causé des infiltrations dans le béton et corrodé les colonnes et poutres d'acier de la voûte, créant un état de dégradation très avancé.
Cette dégradation commande des mesures immédiates pour éviter des risques éventuels sur l'intégrité structurelle de l'avenue McGill College et nécessite donc des travaux importants de renforcement. Parmi les options regardées, l'option qui minimise les impacts pour la Ville de Montréal et les usagers en surface a été choisie pour procéder au renforcement du tunnel par l'intérieur et assurer son intégrité structurelle.
Échéancier actualisé : COVID-19 et nouvelle portée du projet
En raison des impacts liés à la COVID-19, la mise en service de l'antenne Rive-Sud du REM, de la station Brossard à la gare Centrale, est désormais planifiée au printemps/été 2022, plutôt qu'à la fin de 2021.
Les enjeux de sécurité constatés dans le tunnel du Mont-Royal entraineront quant à eux un ralentissement des activités en raison, tout d'abord, des mesures de sécurité strictes à respecter dans les méthodes de travail pour procéder aux 30 000 trous de forage planifiés dans le tunnel, ainsi que l'ajout des travaux de renforcement de la section sud. L'ouverture du segment entre la gare Centrale et la station Du Ruisseau est ainsi reportée à l'automne 2023, plutôt qu'au printemps 2022.
La mise en service du tunnel du Mont-Royal conditionne par ailleurs l'ouverture des antennes de l'Anse-à-l'Orme, de Deux-Montagnes et de l'aéroport, puisqu'il s'agit du tronçon central. En effet, une période de tests et d'essais dynamiques sur les autres antennes ne peut débuter qu'une fois la mise en service du tunnel et nécessite environ six mois. L'ouverture de l'antenne Anse-à-l'Orme est ainsi planifiée au printemps 2024, plutôt qu'en automne 2023, incluant l'ouverture d'un segment de l'antenne Deux-Montagnes jusqu'à la station Sunnybrooke. Le segment complet jusqu'à Deux-Montagnes sera quant à lui mis en service à l'automne 2024, plutôt qu'à la fin de 2023.
Finalement, pour l'antenne de l'aéroport, les impacts liés à la COVID-19 et à cette période de tests s'additionnent aussi aux retards liés à la mise service du tunnelier. L'ouverture de cette antenne est ainsi planifiée pour la fin de 2024, plutôt que la fin de 2023.