Vendredi dernier, le ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports, Jacques Daoust a remis sa démission. En poste depuis janvier, le ministre aura connu plusieurs dossiers délicats, notamment la tourmente en raison d'irrégularités au MTQ concernant des contrats scindés pour passer sous la barre nécessitant un appel d'offres public et sa participation dans la vente de l'entreprise Rona.
Pour le président de Bitume Québec, Joe Masi, qui représente plus de 140 producteurs d’asphalte à travers la province, la démission du ministre Daoust n'est pas surprenante. L'industrie ressentait une sorte de profond malaise depuis un certain temps déjà au sein du MTQ qui n'en est pas à sa première secousse majeure cette année.
« Il est grand temps que le MTQ puisse renouer avec une forme de stabilité et de continuité », a dit monsieur Masi en insistant sur le caractère stratégique d'une industrie qui ne cesse d'écoper depuis le début de l'année, notamment, en raison du fait que le MTQ est devenu quasiment dysfonctionnel, outre le fait que son titulaire se soit retrouvé dans un tsunami médiatique découlant du présumé scandale de la vente de RONA, à laquelle il aurait donné son aval, à l'époque où il occupait le siège de ministre de l'Économie.
Pour l'Alliance pour le financement des transports collectifs, la démission de Jacques Daoust est l'occasion de donner au prochain ministre la mission de faire entrer le MTQ dans le XXIe siècle avec une véritable vision de la mobilité durable. Sous-financement chronique du transport collectif, tergiversations autour de l'industrie du taxi et incompréhension des enjeux urbains liés aux transports ne sont que quelques exemples de l'incapacité du MTETMD à innover selon l'organisation.
« Lors du dernier remaniement, le premier ministre semblait vouloir amener du changement au MTQ en modifiant l'appellation pour inclure Mobilité durable. Pourtant, force est de constater que la mobilité fait du surplace depuis 2014. Ce ministère tourne en rond depuis trop longtemps, il est temps de lui donner une direction claire. C'est le mandat que le premier ministre doit donner à son nouveau ministre », conclut Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville et porte-parole de Transit.
Laurent Lessard, ministre responsable de la région du Centre-du-Québec, s'est vu confier le ministère des Transports.