L’état général des 588 structures qui jalonnent son territoire s’est relevé légèrement l’an dernier, signale la Ville de Montréal dans son Bilan 2013 de l’état des ponts, tunnels et viaducs publié le 15 mai dernier.
Cette analyse, qui a été réalisée entre le 1er janvier et le 31 décembre 2013, indique notamment que le nombre de structures présentant un indice d’état de 1, soit un ouvrage qui nécessite une intervention à court terme, est passé de 24 à 21 par rapport à l’exercice précédent.
Le rapport révèle en outre que la moyenne de la cote de détérioration des 50 structures les plus mal en point est passée de 85 à 82, soit une hausse de 4 % de leur indice de santé globale. La cote de détérioration sert à la gestion et à la planification des interventions. Elle est déterminée à partir de l’étendue des dommages observés sur les différents éléments d’un ouvrage – comme la culée, la fondation, les appareils d’appuis. Plus la cote est élevée, plus l’indice d’état est faible et plus la situation est critique.
La Ville attribue cette amélioration à l’augmentation des investissements consentis à la réfection et au maintien de ses actifs. En 2013, Montréal a en effet investi 7,5 millions $ pour réaliser des travaux sur les ouvrages les plus détériorés. Et au cours du présent plan triennal d’immobilisations, qui va jusqu’en 2017, l’administration municipale prévoit injecter encore 118 millions dans la mise à niveau de ses structures, dont plus de la moitié ont été construites avant 1970.
Chantiers à venir
En effet, malgré ce bilan encourageant, il reste du chemin à parcourir pour sécuriser le réseau qui compte notamment 265 ponts, 14 tunnels et 42 passerelles. Car si l’indice d’état de 24 structures s’est amélioré l’an dernier, celui de 19 autres structures a reculé au cours de cette même période. Aussi, pour contrer l’état jugé critique de ses 21 structures les plus endommagées, la Ville entend investir 13 millions $ au cours de cette année.
Déjà, quelques petits projets sont en branle. À commencer par la réfection du pont Claude-Brunet, situé dans l’arrondissement de Verdun. Il s’agit en fait d’une passerelle piétonne et cyclable qui relie les deux rives du canal de l’Aqueduc, à la hauteur de l’Institut Douglas. Selon la dernière inspection générale, en date de mai 2012, la passerelle construite en 1922 affiche un indice d’état de 1.
La sévérité des dommages justifie une réfection majeure de l’ouvrage, dont le renforcement des piles, la construction de nouvelles culées et le remplacement du tablier de béton par une structure constituée d’une dalle de béton sur poutres d’acier. Ce mandat d’une valeur de 4,5 millions $, toutes taxes comprises, a été confié à Excavation Loiselle. Les travaux, qui débutaient en mai, se poursuivront jusqu’en octobre.
La réfection du viaduc du boulevard Maurice-Duplessis et du pont ferroviaire du CN, au-dessus de l’avenue Armand-Chaput, dans Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles, est également en cours depuis peu. Ces ponts, construits en 1981, sont en béton armé. Même si l’indice d’état de ces structures est relativement bon (entre 3 et 5), certaines déficiences observées lors de l’inspection générale de 2011 doivent être corrigées avant qu’elles ne se répercutent sur les autres éléments des ouvrages.
Les joints de dilatation, notamment, ne sont plus étanches. L’épaulement des joints s’est dégradé et la chaussée, sur le tablier comme aux abords, ainsi que le béton de la dalle sont en mauvais état. D’ici septembre prochain, l’entreprise Construction Concordia devra entre autres refaire l’étanchéité du joint entre les structures routières et ferroviaires, réparer la dalle du tablier et en remplacer la membrane d’imperméabilisation. Elle touchera 1,12 million $ en contrepartie de ses services.
Dans les cartons
D’autres travaux d’envergure seront planifiés au cours des mois à venir. C’est le cas notamment du pont d’étagement Rockland qui, avec une cote de détérioration de 276, figure en tête du palmarès des structures les plus endommagées de Montréal. Le projet en est à l’étape de la préparation des plans et devis. Il n’a pas été possible d’obtenir le nom de la firme d’ingénierie mandatée pour ce projet. Malgré un indice d’état critique, le viaduc demeure ouvert à la circulation.
L’an prochain, ce sera au tour de la passerelle qui enjambe l’autoroute 520 et ses voies de service, à l’est de la rue Barr, de prendre forme sur les tables à dessin des concepteurs. La cote de 155 qui lui a été attribuée lors de la dernière inspection motive le remplacement de la structure, qui est d’ailleurs présentement fermée aux piétons. Les plans et devis pour la réfection du pont Galt sur le canal de l’Aqueduc seront également élaborés en 2016. Pour l’instant, le pont reste ouvert à la circulation.
Ces projets font partie d’un plan d’action précis visant 21 structures et comportant une série d’actions correctives à court et moyen terme. Des interventions ponctuelles ne sont pas exclues. À l’hiver 2014, l’instauration de visites d’inspection, en période de gel et de dégel, des structures les plus vulnérables a donné lieu à 116 interventions de sécurisation localisées.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 30 mai 2014 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !