L’École nationale de police se modernise

Par Marie-Ève Sirois

L’École nationale de police du Québec (ÉNPQ) renouvelle une partie de ses infrastructures. Depuis avril 2014, un chantier destiné à la construction d’un nouveau pavillon est en cours. Selon les plans, celui-ci sera annexé au bâtiment principal et relié par une passerelle au pavillon « E ». Si l’échéancier actuel est maintenu, les travaux seront terminés au printemps 2015, ce qui veut dire que les premiers étudiants pourront bénéficier des nouvelles installations quelques mois plus tard.

 

L’heure est à la création d’infrastructures d’apprentissage extrêmement spécialisées dans le domaine policier. Au terme de ce projet, l’ÉNPQ pourra d’ailleurs se vanter d’avoir en ses murs le premier plateau d’exercice de combat rapproché en province, mieux connu sous le nom de Close Quarters Battle dans plusieurs grandes organisations policières à travers le monde.

 

À cela, ajoutons aussi des espaces de simulation pour la formation en intervention physique, un dojo, une salle d'audience, des salles d'interrogatoire, des salles de classe, des plateaux multifonctionnels et des locaux servant des clientèles de sécurité publique et d’intervention tactique.

 

Le nouveau pavillon doit s’intégrer à un site patrimonial puisqu’une portion de l’école loge dans l’ancien Séminaire de Nicolet, un bâtiment reconnu comme monument historique en 1973. « Cet imposant édifice à vocation éducative a été construit en 1827 et 1836 », rappelle Martin Roy, porte-parole de la Société québécoise des infrastructures (SQI).

 

Il développe ensuite sur les particularités architecturales du projet : « Les fonctions du nouveau pavillon nécessitent une forme qui n’est pas compatible avec les morphologies existantes. L’intégration contemporaine de l’agrandissement fait donc un rappel aux matériaux d’origine tout en étant exprimée sous une forme actuelle, qui traduit l’usage spécifique du bâtiment. » À cet effet, on trouve en parement un mélange de maçonnerie, de revêtement ventilé de céramique, d’acier et de murs fenestrés. Une membrane élastomère blanche ultra réfléchissante complète l’enveloppe de ce bâtiment à structure d’acier.

 

Le pavillon comptera trois niveaux, incluant un sous-sol, pour une superficie totale d’environ 3 000 m2. Cette nouvelle infrastructure de formation remplacera les pavillons Marguerite-d’Youville et Monseigneur-Courchesne, ceux-ci étant désuets.

 

Le site se trouve juste à côté des aires de formation et d’utilisation, ce qui nécessite des ajustements pour l’équipe de chantier, qui s’affaire actuellement à construire les fondations sur pieux. La nature argileuse du sol a d’ailleurs requis des mesures particulières pour protéger la stabilité des bâtiments adjacents. Ainsi, un mur d’argile doit être mis en place pour éviter l’assèchement de zones sensibles.

 

La construction du pavillon « R », qui devrait faire l’objet d’une certification LEED-NC, sera réalisée par l’entrepreneur général Verreault. Les firmes impliquées dans la conception du projet (mars 2013 - février 2014) sont Demers Pelletier Architectes, Régis Côté et associés Architectes, Les Services exp (génie civil et structural) et Pluritec (génie électromécanique). Martin Roy précise que « tous les contrats ont été donnés pour ce projet ».

 

Selon l’intervenant, L’ÉNPQ fait face depuis plusieurs années à un manque grandissant de salles de formation et de plateaux de simulation. Et ce sont le développement de formations spécialisées et l’accroissement de la clientèle qui ont mené à cet essor. D’ailleurs, l’École est en mesure d’autofinancer ce projet d’une valeur totale de 10,7 millions $.

 


Cet article est paru dans l’édition du jeudi 26 juin 2014 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !