Convention collective IC/I : une offre patronale d'ici la fin du mois

Par Luc-Etienne Rouillard Lafond

Les conventions collectives dans les secteurs institutionnel-commercial et industriel (IC/I) de la construction, après avoir été renouvelées l'an dernier par une loi spéciale, viendront à échéance le 30 juin prochain. Alors que des pourparlers sont en cours, l'Association de la construction du Québec (ACQ) présentera une offre d'ici la fin de juin, afin d'en venir à une entente négociée avec l'Alliance syndicale.

 

« On veut une négociation, avance Manon Bertrand, présidente de l'ACQ. Tout le monde serait gagnant à ce qu'il y ait une négociation, que la convention collective soit signée par les deux parties. On est parti de nos cinq demandes, on a travaillé là-dessus lors de plusieurs rencontres avec les syndicats. On avance.»

 

Moderniser la convention collective

L'association, qui représente quelque 17 000 entreprises des secteurs IC/I, souhaite, grâce à une nouvelle entente, actualiser la convention collective qui la lie à plus de 89 000 travailleurs, de manière l'adapter aux réalités d'aujourd'hui.

 

« Il y a certaines choses qui sont dans la convention collective depuis 40 ans, explique-t-elle. Il y a 40 ans, les travailleurs travaillaient quelques mois par année. Maintenant, il y a une forte majorité de travailleurs qui travaillent 12 mois par année.»

 

La partie patronale entend notamment améliorer la flexibilité des horaires des travailleurs. « On ne veut pas nécessairement faire travailler les gens la fin de semaine, mais la flexibilité d'horaire pourrait améliorer autant la conciliation travail famille que la reprise le samedi, en cas d'intempérie, pour que les travailleurs et travailleuses aient leurs 40 heures de travail sur leur paie. »

 

Une entente négociée

Si les travailleurs ont acquis le droit de grève à partir du 22 juillet, il pourrait néanmoins y avoir, dans l'éventualité où les négociations s'éterniseraient, une prolongation de la médiation jusqu'au 22 août. La présidente de l'ACQ insiste cependant sur l'importance d'en venir à une entente négociée satisfaisant les deux parties.

 

« Personne ne veut de la loi spéciale, personne ne serait gagnant, ni les travailleurs, ni les entrepreneurs, ni les donneurs d'ouvrage. L'économie au complet ne serait pas gagnante en ayant une loi spéciale. »

 

Manon Bertrand souhaite de plus que les travailleurs soient impliqués dans la négociation et amenés à faire entendre leur voix. « On aimerait beaucoup que les travailleurs puissent se prononcer sur les offres patronales qui seront sur la table et non les demandes de départ qui ont été faites l'an passé. »

 

L'Alliance syndicale, qui représente les 175 000 travailleurs québécois de la construction, a également fait valoir son espoir de voir le litige réglé par une entente. « Ça fait plus d'un an que l'on demande une entente négociée, comme le prouve les ententes conclues dans les secteurs résidentiel et génie-voirie », a avancé Merlin Trottier-Picard, agent aux communications à la FTQ-Construction.

 

Afin d'y arriver, et éviter un autre conflit de travail coûteux tant pour la partie patronale que pour les travailleurs, des rencontres hebdomadaires de négociation ont été tenues et de nouvelles séances sont prévues d'ici le 30 juin.