Un contremaître frappé par un bloc de béton décède : rapport de la CSST

Le 21 août 2012, Stéphane Dallaire perd la vie au travail. Le contremaître, au service de l'entreprise Construction Polaris, a été frappé mortellement par un bloc de béton. Parmi les causes à l'origine de l'accident, la CSST identifie une gestion déficiente de la santé et de la sécurité en ce qui concerne les opérations et les techniques de gréage et de levage.

 

La CSST rend ainsi publiques les conclusions de son enquête afin de rappeler aux employeurs et aux travailleurs que les milieux de travail doivent être sécuritaires en tout temps. Rappelons qu'entre 2008 et 2012, au Québec, 37 travailleurs sont décédés après avoir été frappés par un objet.

 

Les dangers liés au gréage et au levage d'une charge

Le jour de l'accident, le contremaître se trouve sur un chantier de construction pour la réfection d'un mur de protection conçu pour maintenir la rivière Matane dans son lit lors des crues printanières. Au cours des travaux, il devient nécessaire d'installer un nouveau point d'ancrage pour les rideaux de turbidité. Le contremaître décide d'utiliser un bloc de béton comme nouveau point d'ancrage. Alors qu'un travailleur s'affaire à lever ce dernier à l'aide d'une chaîne, maintenue par les mâchoires d'un vibrofonceur installé sur une pelle mécanique, et à l'apporter à l'endroit requis, un maillon de la chaîne casse. Le bloc de béton chute, heurte le contremaître à la tête, puis bascule dans la rivière. Le contremaître s'écroule sur la rive. Son décès est constaté sur place.

 

Mieux identifier les dangers

L'enquête a permis de retenir trois causes pour expliquer l'accident. D'abord, les efforts combinés des mâchoires inférieures du vibrofonceur et du bloc de béton sur la chaîne ont fait céder un de ses maillons, provoquant la chute de la charge. Ensuite, lors des opérations de levage, le contremaître se trouvait sous le bloc de béton. Enfin, la gestion de la santé et de la sécurité du travail est déficiente en ce qui concerne les opérations et les techniques de gréage et de levage.

 

La CSST exige des correctifs pour les travaux de gréage et de levage

À la suite de cet accident, la CSST a exigé de l'employeur qu'il revoit la formation de ses travailleurs lors des travaux de gréage et de levage d'une charge. De plus, la CSST a exigé que l'entreprise utilise des accessoires de levage adaptés et conçus pour ce type de travaux et que ceux-ci soient inspectés régulièrement afin de s'assurer de leur bon état.

 

Moyens de prévention

Lorsqu'un levage doit être effectué, l'employeur doit notamment prévoir d'utiliser un appareil muni d'un outil approprié qui permettra un levage sans détruire l'élingue. De plus, dans l'éventualité d'un décrochage ou de la perte de contrôle sur la charge, une zone de levage où aucune personne ne doit se trouver pendant le levage doit être déterminée.

Tous les milieux de travail, les petits comme les grands, doivent être sécuritaires. Tout le temps.

Chaque jour au Québec, 235 personnes se blessent en travaillant. Pourtant, les accidents du travail et les maladies professionnelles peuvent être évités par une gestion permanente de la santé et de la sécurité. Pour ce faire, l'employeur et les travailleurs doivent faire équipe et participer à l'identification des dangers, à leur élimination et à leur contrôle. Parce que le Québec a besoin de tous ses travailleurs.

 

Rapport d'enquête de l'accident de la CSST.

 

Source : CSST