Le 30 novembre 2012, une cliente de l'Association coopérative agricole de La Patrie a perdu la vie dans la cour de l'entreprise. Elle a été heurtée mortellement par un paquet de bois d'œuvre lors d'un déchargement. À ses côtés, le conducteur du véhicule lourd, au service de l'entreprise G.A. Logistique inc., a également été blessé lors de l'accident. Parmi les causes à l'origine de l'accident, la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST) identifie des lacunes quant aux règles de sécurité lors des opérations de déchargement.
La CSST rend aujourd'hui publiques les conclusions de son enquête afin de rappeler aux employeurs et aux travailleurs les principales règles de sécurité quant aux opérations de chargement et de déchargement, et notamment l'élaboration de consignes de sécurité pour les travailleurs concernés par de telles opérations.
Une cliente décède et un travailleur est blessé durant le déchargement
Au moment de l'accident, un conducteur de chariot élévateur décharge un paquet de bois d'œuvre d'une semi-remorque alors que le chauffeur du camion s'affaire à rouler une courroie du côté opposé. Un paquet de bois glisse et tombe de la remorque, heurtant dans sa chute le camionneur et la cliente qui se trouve à ses côtés. Le travailleur est blessé au dos et la cliente décède des suites de ses blessures.
Mieux identifier les dangers
L'enquête de la CSST a permis de retenir trois causes pour expliquer l'accident. D'abord, une force est appliquée sur le paquet de bois en raison de l'incompatibilité entre l'épaisseur des fourches du chariot élévateur et l'espace disponible sous le paquet. Ensuite, la présence de neige sous le paquet de bois a favorisé son glissement. Finalement, la gestion de la santé et de la sécurité était déficiente quant aux règles de sécurité pour les opérations de déchargement.
La CSST exige une méthode de travail sécuritaire
À la suite de l'accident, la CSST a interdit à l'Association coopérative de La Patrie les opérations de déchargement à l'aide d'un chariot élévateur compte tenu de l'absence d'une procédure écrite et de contrôle pour l'accès à la zone d'opération. L'entreprise ayant mis en place une procédure de travail sécuritaire et les travailleurs ayant été formés à cet effet, l'interdiction a été levée.
Mesures de prévention
Afin d'éviter qu'un tel accident se reproduise, la CSST rappelle qu'il est important que des opérations de désarrimage des charges et des opérations de déchargement ne soient pas faites simultanément. De plus, un contrôle des piétons doit être effectué pour interdire l'accès à la zone d'opération. Ainsi, personne ne se trouve à proximité des charges en mouvement durant le déchargement ou le chargement.
La CSST informera l'Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction ainsi que le Conseil québécois du commerce de détail et leurs membres des conclusions de cette enquête afin que ceux-ci mettent en place des mesures de prévention destinées à éliminer les dangers qu'une personne soit heurtée par une charge. De plus, la CSST recommandera aux Associations de la santé et de la sécurité des pâtes et papiers et des industries de la forêt du Québec d'informer leurs membres de déneiger systématiquement les paquets de bois d'œuvre emballés dans des matériaux faits de polyéthylène avant que ceux-ci ne soient empilés à des fins de transport ou d'entreposage.
Le rapport d'enquête de l'accident est disponible dans le site web de la CSST : www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ed003988.pdf
Source : CSST