Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) tiendra une séance d’information sur le Projet d’aménagement d’un centre de gestion intégrée d’halocarbures à Bécancour par Recyclage ÉcoSolutions le mardi 17 mars.
L’objet de la séance d’information est de permettre aux citoyens de s’informer sur le projet, la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement, le processus de consultation publique ainsi que sur le rôle du BAPE
Le projet
Le promoteur, Recyclage ÉcoSolutions inc., désire implanter, dans le Parc Industriel Laprade à Bécancour, un centre de gestion intégrée d’halocarbures. Ces substances sont habituellement utilisées comme gaz réfrigérants et comme agents de gonflement dans les réfrigérateurs et les congélateurs. Elles contiennent du fluor, du carbone et de l’hydrogène et peuvent également contenir du chlore. Elles regroupent, notamment, les chlorofluorocarbures (CFC), les hydrochlorofluoro-carbures (HCFC) et les hydrofluoro-carbures (HFC).
Ce centre se consacrerait à la gestion, au réemploi et à l’élimination sécuritaire et écologique d’halocarbures en les détruisant par l’utilisation d’une technologie au plasma.
Les principales étapes du procédé de traitement sont :
- Les halocarbures seraient prétraités afin d’en retirer les impuretés comme l’eau, les particules métalliques ou l’huile et seraient ensuite acheminés vers la torche ;
- De la vapeur d’eau et de l’argon seraient introduits dans le réacteur et les gaz seraient chauffés par le plasma à une température élevée, puis décomposés sous une forme chimique simple ;
- Les produits de cette décomposition seraient introduits dans la trempe thermique où la température serait brusquement abaissée par un jet d’eau. Les acides résultants réagiraient ensuite avec une solution basique (soude caustique), ce qui permettrait d’obtenir une solution aqueuse concentrée en fluorure et en chlorure ;
- Les émissions gazeuses résiduelles seraient épurées afin de les nettoyer du chlore et du fluor qui n’auraient pas été dissous dans l’eau ;
- Du calcium serait ajouté à la solution aqueuse afin d’en diminuer la concentration en fluorure ;
- Les eaux résiduelles seraient traitées et les résidus seraient valorisés, dans la mesure du possible, ou gérés selon les normes en vigueur.
Le bâtiment requis pour ce centre est déjà existant et le site déjà aménagé pour recevoir une entreprise de ce type. Selon le promoteur, au moins 10 emplois directs seraient créés pendant la période d’exploitation et l’investissement est estimé à 4,3 millions $. Quant à la mise en service, elle est prévue en décembre 2015, selon l’obtention des autorisations gouvernementales.
Répercussions prévues et mesures d’atténuation proposées
Les principaux impacts concerneraient la qualité de l’air, des eaux de surface et souterraines, du sol ainsi que la santé et la sécurité des travailleurs. Selon le promoteur, l’impact d’une possible contamination de l’air, des eaux ou du sol à la suite d’une fuite d’halocarbures ou de matières dangereuses serait très faible. Il prévoit mettre en place certaines mesures d’atténuation pour en minimiser l’impact : l’entretien préventif et l’inspection des réservoirs, le plan de mesures d’urgence, la formation des travailleurs, etc.
Également, le procédé utilisé au centre générerait des eaux qui devraient être traitées. Le promoteur a considéré quatre variantes pour leur gestion et leur traitement (valorisation du rejet d’eau salée par une synergie industrielle, évaporation de l’eau salée aux fins de distillation, envoi de l’eau prétraitée à une station d’épuration municipale ou rejet de l’eau prétraitée dans le fleuve selon des normes environnementales de rejets déterminés par le MDDELCC), mais aucune n’a été définitivement choisie pour le moment. Selon le choix de la méthode de traitement des eaux, des mesures d’atténuation appropriées seraient mises en place.