Un ancien CLSC, situé à l'angle des boulevards Saint-Joseph Est et Saint-Michel, à Montréal, est actuellement converti en copropriétés. Cette transformation d'un édifice institutionnel en immeuble résidentiel, baptisé L’Atrium, signe la fin d'une saga qui prévoyait, à l'origine, modifier la bâtisse en centre d'hébergement pour personnes souffrant de déficits cognitifs et physiques.
Le groupe immobilier Pro-Urbain, propriétaire du terrain depuis une vingtaine d'années, avait entrepris l'an dernier le démantèlement de l'ex-CLSC tout en concevant un design de bâtiment adapté à une population de résidents en perte d'autonomie. Toutefois, au beau milieu des travaux, l'entrepreneur propriétaire, a appris qu'il n'obtiendrait pas le permis nécessaire à l'ouverture d'une telle résidence.
« Le chantier a été totalement paralysé entre janvier et juin cette année. Finalement, nous avons obtenu l'autorisation municipale de démarrer la construction d'un immeuble résidentiel. L'édifice d'origine a été totalement déconstruit à l'exception des fondations et des structures en aluminium », indique Yves Langevin, vice-président, architecture et urbanisme, chez Pro-Urbain.
Les travaux sont assumés pour l'essentiel par les promoteurs, Richard Tremblay et Yves Langevin, qui détiennent également un permis d'entrepreneur. De plus, le second a agi à titre d'architecte dans le projet. « Le seul contrat notable que nous avons accordé est allé à la firme Victor & Associés pour les travaux d'ingénierie de la charpente », précise ce dernier.
Le nouveau bâtiment qui nécessite un investissement d'environ 10 millions $, comportera trois niveaux et une cinquantaine d’appartements en copropriété. Le premier étage abritera 25 garages ainsi que huit unités d'habitation. Il est également prévu de réserver trois stationnements supplémentaires pour des véhicules électriques à usage communautaire. Les deux étages supérieurs compteront chacun une vingtaine de logements. Les unités dont les prix s'échelonnent entre 169 000 $ et 325 000 $ ont une superficie allant de 700 et 1 290 pieds carrés.
Présentement, 15 unités ont déjà fait l'objet d'une prévente et les premiers propriétaires prendront possession de leur bien à la fin des travaux prévue pour juin 2012. Un appartement témoin a jusqu'ici été construit et les travaux de maçonnerie débuteront sous peu sur l'ensemble de l'édifice. Dans les semaines qui suivent, les promoteurs devraient également obtenir l'accord final de la Ville pour le design des murs de façade.
Un édifice atypique
Yves Langevin explique que le véritable défi de construction fut de transformer un édifice conçu à des fins institutionnelles en unités de copropriété. « Au départ, la transformation de l'ex-CLSC en résidence pour personnes atteintes d'Alzheimer ou en fin de vie s'annonçait une tâche plutôt facile puisque, dans les deux cas, on se retrouve avec des aires de services et de promenade qui justifient des espaces de grande envergure, souligne-t-il. Cependant, avec le changement de vocation de l'édifice, voici que désormais nous avons à concevoir un immeuble avec des plafonds hauts de 12 pieds. C'est évidemment beaucoup d'espace perdu parce que non exploitable. Il a notamment fallu repenser certains éléments pour réaliser un projet de qualité à prix abordables. »
Les promoteurs ont toutefois choisi de garder le concept d'atrium qui devait originellement servir de lieu de promenade pour les résidents en perte d'autonomie. Cet espace se trouve aujourd'hui au centre du bâtiment et huit appartements y seront aménagés sur trois niveaux. Ceux-ci se trouveront en quelque sorte ceinturés par le bâtiment principal. Toutefois, les propriétaires qui choisiront cette formule, à défaut d'une vue sur la rue, bénéficieront d'un aménagement paysager disposé sur le pourtour de l'atrium, à l'intérieur de l'édifice.
Actuellement, Pro-Urbain poursuit également un projet de construction résidentielle à Verdun, Les Lofts de l'Église. Dans ce cas également, les deux partenaires doivent composer avec un immeuble existant atypique : un ancien salon de quilles comportant pas moins de 36 allées réparties sur trois étages ! « Nous allons y aménager 14 lofts. Dans ce cas-ci, les dimensions hors normes de l'édifice ne constituent en rien un obstacle à surmonter, mais au contraire une plus-value puisque nous allons pouvoir le transformer en logements dont la conception réclame des volumes considérables, notamment une hauteur importante de plafond », termine Yves Langevin.
Cet article est paru dans l’édition du jeudi 3 novembre 2011 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !