- Fondation du journal Constructo
- Prise de possession des sociétés québécoises d'électricité nationalisées
- Début du projet de l'île Notre-Dame
- Inauguration de la Place des Arts et du pont-tunnel de Boucherville
- Création des régimes de retraite et d’assurance de l'industrie de la construction
Lorsque Gaston Rouleau crée en 1963, dans la région de Québec, cet outil indispensable afin de répondre aux besoins de l’industrie de la construction, se doute- t-il que Constructo passera le cap du demisiècle et vivra, sans doute, bien au-delà ? Toute la province est alors en pleine Révolution tranquille. Époque de mutation, d’années fastes et de chantiers gigantesques.
Déjà son père Raymond Rouleau, très actif au sein de l’Association de la construction de Québec, réalise que les entrepreneurs ont besoin de plus de ressources pour soumissionner non seulement dans leur région mais à l’extérieur. Émergeant de l’ère duplessiste, les ministères commencent à publier leurs appels d’offres, les municipalités aussi. Il faut donc offrir aux entrepreneurs, fournisseurs et soustraitants un « portail » avant la lettre, rassemblant le plus de données pour les projets annoncés. Les donneurs et les chercheurs d’ouvrage dans les régions de Québec et du Bas-Saint-Laurent sont les premiers à profiter de ce journal.
C’est en février 1963 qu’un regroupement incluant des représentants du patronat, du mouvement syndical et du milieu universitaire amorce une réflexion afin de créer une fédération des associations patronales, s’inspirant de modèles européens, dont celui de la Grande-Bretagne. Le CPQ (Conseil du patronat du Québec), officiellement fondé plus tard, constitue un comité de travail visant à aider les gens d’affaires, les industriels ; il englobe aussi, à titre de membres corporatifs, des entreprises.
Au printemps 1963, la prise de possession de diverses compagnies d’électricité privées par le gouvernement de Jean Lesage amène la création d’Hydro-Québec. Dès l’été, René Lévesque, ministre des Richesses naturelles, informe la population d’une baisse des taux d’électricité, la nationalisation ayant permis une politique plus équitable, en uniformisant les tarifs.
L’administration de Jean Drapeau avait entrepris en mai 1962 d’offrir un transport en commun souterrain à sa communauté. Évidemment lorsqu’en novembre de cette annéelà Montréal est désignée hôtesse de l’Expo universelle 1967, il est décidé, le 6 août 1963, que le métro verra se prolonger ses ramifications (Sauvé et Henri-Bourassa au nord, Square Victoria et Bonaventure à l’ouest) et l’on ajoutera l’incontournable ligne 4, reliant Berri-de-Montigny à Longueuil.
À l’été 1963, Montréal décide de se créer une île (Notre-Dame) pour recevoir ses milliers de visiteurs à l’Expo 67. C’est le chantier des chantiers. Vers l’est, le Bureau d’aménagement de l’Est du Québec entreprend le réaménagement du territoire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, de concert avec les populations locales. D’autre part, à Montréal le 21 septembre, les arts de la scène sont mis en lumière avec l’inauguration officielle d’une magnifique Place des Arts, qui héberge l’Orchestre symphonique de Montréal et les Grands Ballets Canadiens. Ce même soir, quelque 400 membres du Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN) manifestent pour la nationalisation de ce haut lieu de culture.
L’année 1963 est celle de la création par les associations patronales et syndicales des régimes privés de retraite et d’assurance dans l’industrie de la construction. Ils sont administrés par la Commission de la construction du Québec (CCQ) et entièrement financés par les employeurs et les gens de métier. Leur portée universelle permet plus de latitude pour qui change d’employeur ou de région et même des ententes de réciprocité pour qui vient de l’extérieur du Québec ou vice versa.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 4 mars 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !