« L’électricité, tu ne la vois pas, tu la ressens. Et quand tu la ressens, il est trop tard. » Ces mots, ce sont ceux de Riad Ghanouchi, un jeune travailleur qui a vu sa vie chamboulée à la suite de l’électrisation dont il a été victime en septembre 2008.
Chaque année, au Québec, le contact avec l’électricité tue ou blesse des centaines de travailleurs. Des histoires d’horreur aussi déplorables que nombreuses : pas moins de 985 accidents du travail d’origine électrique ont été recensés au Québec entre 2008 et 2012. Pour la même période, 19 travailleurs ont perdu la vie lors d’un contact avec le courant électrique.
Dans le cas de Riad, le contact avec une ligne électrique s’est produit alors qu’il effectuait l’installation de gouttières sur un immeuble d’appartements. « Je m’apprêtais à prendre une mesure, quand j’ai aperçu le nid de guêpes. J’ai fait deux pas en arrière pour m’en éloigner, et puis… je me suis réveillé à l’hôpital, au Centre des grands brûlés. J’allais devoir subir diverses opérations et des greffes de peau. »
Prévenir le contact avec le courant
« Ça arrive tellement vite ! Tu ne peux pas dire "j’aurais donc dû". La planification vaut le travail », rappelle Riad. Afin d’éviter des accidents comme celui dont Riad a été victime, le Code de sécurité pour les travaux de construction prévoit des règles à respecter lors de travaux près de lignes électriques. Les travailleurs doivent observer une distance de sécurité par rapport aux fils électriques. L’équipement et les machines doivent également être maintenus à une distance sécuritaire. Cette distance varie selon la tension du courant, soit :
- à plus de 3 mètres des lignes électriques de moins de 125 kV ;
- à plus de 5 mètres des lignes électriques de 125 à 250 kV ;
- à plus de 8 mètres des lignes électriques de 250 à 550 kV ;
- à plus de 12 mètres des lignes électriques de plus de 550 kV.
Facteurs de risque à éliminer
Divers facteurs de risque peuvent entraîner un contact avec une ligne électrique sous tension. Parmi les plus fréquents, on note une gestion déficiente de la santé et de la sécurité, notamment quant à la planification des travaux qui ne tient pas compte de la présence de lignes électriques sur le site ou à proximité, à une mauvaise méthode de travail et à un manque de formation et d’information.
« Depuis l’accident, il faut que je réapprenne à vivre avec un nouveau corps, avec des difficultés, des limites. Tout cela a des répercussions sur ma mère, sur ma copine. Moins de trois semaines avant ce jour-là, j’avais pris possession de ma maison… On doit vivre avec, trouver des solutions », déplore Riad.
Visionnez le témoignage de Riad Ghanouchi, victime d'une électrisation, et les meilleures méthodes de travail à proximité des lignes électriques.
Cette chronique est parue dans l’édition du vendredi 23 août 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !