28 septembre 2015
Francis Pilon en collaboration avec Marie-Noëlle Deblois

Vertes, mobiles et abordables, les minimaisons sur roues, popularisées aux États-Unis pendant la crise immobilière de 2008, ont la cote au Québec. Pour Gabriel Parent-Leblanc, fondateur d'Habitations MicroÉvolution, il s'agit d'un nouveau mode de vie qui est là pour rester. 

Printemps 2014 : le biologiste de formation démarre l'entreprise Habitations MicroÉvolution, alors qu'à cette époque, le concept est encore méconnu au Québec. Sa particularité ? Adapter le concept au climat d'ici.  « C'est primordial, car pratiquement toutes les micromaisons construites dans le monde sont issues du moule américain, où le mouvement a débuté. Nous, on a vraiment fait l’effort de faire quelque chose de différent, adapté au Québec», explique Gabriel Parent-Leblanc.

 

Accessible et écologique 

 

C'est d'abord pour répondre au besoin d’accessibilité à des habitations de qualité que le fondateur d'Habitations MicroÉvolution s'est lancé dans l'aventure des minimaisons. Selon la Fédération des chambres immobilières du Québec, le prix moyen d’une maison unifamiliale dans la province s'élève à 270 283$. Le montant d'une minimaison familiale, lui, varie entre 35 000 $ et 60 000 $. «La plupart de nos acheteurs souhaitent accéder à la propriété, mais ne veulent pas s'endetter pour les 25 prochaines années», poursuit le jeune entrepreneur.

 

Outre le prix, l'aspect écologique des minimaisons est aussi considéré par les acheteurs. «Plus c'est petit, moins on utilise de matériaux et moins on a de surface à chauffer. L'empreinte écologique est donc nettement plus faible. De plus, tous les matériaux utilisés dans nos constructions ont été choisis en rapport à leur impact environnemental», ajoute Gabriel Parent-Leblanc, qui a complété une maîtrise en gestion de l’environnement à l’Université de Sherbrooke.

 

D'ailleurs, les minimaisons d'Habitations MicroÉvolution utilisent le bois comme matériel principal. La charpente et le revêtement extérieur sont conçus en épinette, cèdre, pin et contre-plaqué certifiés FSC. Un chauffe-air solaire est intégré dans le mur sud des structures. Ainsi, pour maintenir la  température intérieure entre 17 et 25 °C en tout temps durant l'hiver, la facture de chauffage est estimée à 100 dollars pour une superficie moyenne de 7,5 mètres carrés. L'utilisation du bois permet également à ces petites habitations de ne peser que 3 700 kg.


Pour l'instant, les minimaisons sur roues semblent principalement séduire les baby-boomers et les jeunes, qui représentent plus de 60 % des acheteurs. Mais les choses pourraient changer rapidement. Gabriel Parent-Leblanc souligne le succès inattendu de la première édition du Festival des minimaisons, qui avait lieu à Lanthier en juillet 2014, preuve de l’émancipation du marché. «C’est incroyable, on attendait 1 500 personnes. Il y a finalement eu plus de 7 000 visiteurs ! Les gens sont curieux et ils sont prêts à réduire leur superficie habitable pour pouvoir dépenser ailleurs, constate le spécialiste. C’est un peu ça notre slogan : payer moins pour vivre plus. »