Waterville passe en mode nanofiltration de son eau potable, ce qui impliquera la construction d’une usine pour accueillir cette technologie. Les travaux visant à l’ériger, qui sont réalisés par TGC inc., se sont mis en marche à la mi-avril.
Des 8,3 millions $ nécessaires pour financer ce projet, le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire (MAMROT) en défraiera les deux tiers, tandis que la municipalité paiera la différence.
Choisir la nanofiltration
Depuis 1966, les résidents de Waterville s’abreuvent à même l’eau du lac Massawippi, (North Hatley), qui subit une chloration préalable. Si la qualité de la ressource a toujours été au rendez-vous, des avis d’ébullition ont néanmoins été émis l’hiver dernier, à titre préventif, en raison d’une « défectuosité de la pompe à chlore ». En outre, Waterville a été confrontée à la problématique des algues bleues. La nanofiltration se voulait donc une solution finale pour cette municipalité, et une véritable police d’assurance à long terme.
D’autres avis d’ébullition ont été annoncés il y a quelques semaines, cette fois, à cause d’un bris de conduite pendant les travaux d’excavation. La rupture s’est produite sur un embranchement de la conduite principale. Cet embranchement devait alimenter une rue projetée qui n’a finalement jamais vu le jour. « Il n’apparaissait pas sur les plans d’emplacement des conduites, qui ont été élaborés il y a plusieurs décennies », d’expliquer Jean Pierre-Fortier, ingénieur et chargé de projet chez exp, la firme qui a pris en charge l’ensemble du génie relatif au projet.
Avant d’entamer les travaux, il a fallu enfouir une conduite sur un terrain de golf, au cours du dernier hiver, pour pouvoir alimenter l’entreprise Waterville TG. La particularité de ce projet tient à sa double chaîne de traitement de la ressource, l’une pour alimenter cette entreprise en eau de procédé chlorée, qui représentera près de la moitié du débit, et une seconde destinée à la consommation humaine, qui sera traitée au moyen de la nanofiltration. Cette technologie consiste, essentiellement, à passer l’eau au peigne fin. Au final, la quasi-totalité des impuretés qui s’y trouvent sont éliminées.
Les conduites d’amenée existantes de Waterville, qui parcourent sept kilomètres entre le lac Massawippi et les installations de traitement de l’eau, pourront être maintenues en place. « Même si elles ont vieilli, elles suffiront à supporter le débit d’eau plus grand qu’implique la nanofiltration », d’ajouter Jean-Pierre Fortier.
Avancement du chantier
Pour l’heure, les travaux en sont à l’étape de la préparation du site investi, du coulage des fondations et des dalles en béton du bâtiment. Des réservoirs ont également été aménagés sous l’usine en devenir. Son architecture a été créée par Jubinville et Associés, Architectes. Elle couvrira une superficie d’environ 700 mètres carrés.
D’ici quelques semaines, le montage de la charpente métallique commencera, après quoi, il y aura installation de l’enveloppe, qui comportera des revêtements métalliques, ainsi que des blocs architecturaux et des panneaux d’aluminium. Ce bâtiment devrait être complété à la fin du mois d’août.
Une longue période d’approbation des dessins d’atelier a précédé sa construction, en ce qui a trait aux équipements de procédé à y installer, dont le système membranaire et les équipements de pompage.
L’usine comprendra aussi plusieurs salles, lesquelles serviront à stocker les produits chimiques nécessaires au lavage des membranes. Ce projet, dont les travaux sont rendus possibles grâce au Programme d’infrastructures Québec-Municipalités (PIQM), sera terminé en décembre prochain.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 18 juin 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !