Selon la CSD, les travailleurs de la construction perdent 175 M$ par année

En conférence de presse hier matin, Serge Tremblay, trésorier de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), accompagné de Josée Jeffrey et Jean-François Thuot, deux fiscalistes chevronnés, ont exposé les résultats d'une enquête sommaire qui relate qu'au moins 175 millions

$ ne seraient pas réclamés par les travailleurs de la construction quant aux déductions admissibles à l'égard des frais de déplacement.

 

« Il y a quelques mois, la CSD a reçu un mandat de la CSD Construction, qui représente près de 25 000 membres dans l'industrie, afin de trouver un moyen pour que les travailleurs puissent exercer leurs droits et, ainsi, pouvoir profiter des déductions fiscales liées à l'utilisation de leur véhicule à des fins de travail. Selon une consultation menée auprès d'eux, seulement un travailleur sur 100 réclame ses dépenses d'emploi au moment de produire ses déclarations de revenus annuelles », a expliqué Serge Tremblay.

 

« Dans un domaine aussi complexe que la fiscalité, où les règles changent constamment, on peut comprendre qu'un travailleur ne connaisse pas la loi et, par le fait même, fasse valoir ses droits. D'autant plus qu'ici, ce qui nous intéresse, ce sont les réclamations pour les champs non couverts par les conventions collectives. Par exemple, si un travailleur se déplace pour se rendre sur divers chantiers et revenir à la maison, tout au long de l'année, la plupart du temps aucun dédommagement de la part de l'employeur n'est prévu. Normalement, ce travailleur devrait avoir droit à des déductions fiscales », a relaté Jean-François Thuot, associé fiscaliste de la firme Raymond Chabot Grant Thornton.

 

De son côté, Josée Jeffrey, fiscaliste chez Focus retraite et fiscalité, a fait la démonstration de deux cas. « Prenons le cas d'un compagnon couvreur, dans le secteur Institutionnel/Commercial, marié et père de deux jeunes enfants de moins de six ans. Il se déplace tous les jours de la semaine, 40 semaines par année, pour se rendre sur différents chantiers temporaires. Ses déplacements correspondent à 100 km aller-retour. Admettons que l'utilisation de son véhicule pour se rendre au travail représente 40 % de son utilisation totale, l'économie nette des dépenses d'emploi de notre couvreur serait de 3 700 $. Le deuxième cas démontre l'économie potentielle pour un charpentier-menuisier selon le fait qu'il travaille 30, 35 ou 40 semaines. »

 

La CSD compte lancer, dès ce printemps, une campagne nationale d'information visant à permettre aux membres de la CSD Construction d'être mieux outillés et de faire valoir leurs droits.

Source : CSD