Selon les dernières prévisions effectuées par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le nombre de ventes de logements existants, en 2010, restera supérieur à 80 000, et plus de 43 000 habitations seront mises en chantier. « La reprise économique, les conditions d’emprunt favorables et l’important afflux migratoire stimuleront le marché de l’habitation au Québec cette année et l’an prochain », note Bertrand Recher, analyste principal de marché à la SCHL.
Vers la fin de 2009, l’amélioration de la conjoncture économique mondiale et nationale a fait sentir ses effets sur l’économie du Québec. Les dépenses des ménages et les investissements du secteur privé ont recommencé à croître, tandis que les exportations ont réagi favorablement à la hausse de la demande mondiale. En 2010, une part de la croissance sera attribuable aux diverses mesures fiscales qui ont été prises, tandis qu’en 2011, la croissance provinciale sera également alimentée par le secteur privé.
Selon les prévisions, l’économie du Québec connaîtra une croissance d’un peu plus de 2,1 % cette année et de 3,0 % l’an prochain. Divers facteurs démographiques viendront soutenir le marché de l’habitation au Québec dans les prochaines années. La hausse du solde migratoire aura une incidence favorable sur le marché des logements locatifs et celui de la revente. En outre, le vieillissement de la population et la récente remontée du taux de natalité inciteront sans doute beaucoup de ménages à revoir leurs besoins de logement.
En détail
Mises en chantier de maisons individuelles – Le segment des maisons individuelles profitera de l’amélioration de la conjoncture de l’économie et des marchés financiers ainsi que de la diminution de l’offre sur le marché de la revente. Toutefois, une partie de la demande croissante sera satisfaite par des logements moins coûteux, comme les habitations existantes et les logements collectifs (jumelés et maisons en rangée). On s’attend à ce qu’environ 18 350 maisons individuelles soient mises en chantier en 2010 et 17 350 autres en 2011.
Mises en chantier de logements collectifs – Du côté des ensembles résidentiels, l’activité sera limitée par deux facteurs : le niveau encore relativement élevé de l’offre et le ralentissement de la croissance de la tranche de population des 75 ans et plus, lequel modérera la demande de logements dans les résidences pour personnes âgées. En conséquence, le nombre de mises en chantier de logements collectifs devrait descendre à 25 500 en 2010 et à 24 300 en 2011.
Reventes – Après une reprise vigoureuse en 2009, les ventes MLS® vont connaître une croissance modérée en 2010, par rapport au niveau record atteint au quatrième trimestre de 2009. Une fois de plus, les ventes de copropriétés existantes (maisons en rangée ou appartements) seront une composante importante de l’activité sur le marché de la revente. Le Multiple Listing Service® (MLS®) enregistrera 81 250 ventes cette année et 80 000 autres en 2011.
Prix – Les ventes, dont le rythme demeure élevé même s’il décroît, et une offre limitée continueront d’exercer de légères pressions à la hausse sur le prix des logements existants au Québec. La croissance du marché de la revente ralentira toutefois, en raison de la détente du marché. La croissance du prix MLS® devrait atteindre 3,8 % en 2010 et 2,6 % en 2011.
Les taux hypothécaires
La Banque du Canada a abaissé son taux cible du financement à un jour au cours des premiers mois de 2009. Alors qu’il s’élevait à 1,50 % au début de janvier, ce taux n’est plus aujourd’hui que de 0,25 %. La Banque du Canada s’est engagée à le maintenir à 0,25 % jusqu’au milieu de 2010, à moins que des pressions inflationnistes ne justifient sa révision à la hausse. Les taux hypothécaires ont fléchi durant l’année 2009, mais ils devraient demeurer relativement stables à l’avenir. Selon le scénario de base de la SCHL, les taux hypothécaires affichés remonteront peu à peu en 2010, mais à un rythme lent : le taux affiché des prêts de un an oscillera entre 3,7 et 4,3 %, et ceux des prêts de trois et de cinq ans, entre 4,4 et 6,0 %. En 2011, les taux affichés devraient se situer respectivement dans des fourchettes allant de 4,7 à 5,4 % et de 5,1 à 6,7 %.
Les taux pourraient par contre augmenter plus vite si l'économie se revigorait plus rapidement que prévu. À l’inverse, leur progression pourrait être plus faible si l’ampleur de la reprise économique se révélait inférieure aux attentes.
Source : SCHL