La construction du nouveau Centre universitaire de santé McGill (CUSM) progresse à un bon rythme. Entamé en juin 2010 sur le site Glen à Montréal, un terrain qui fourmillait jadis d’activités industrielles, ce mégaprojet d’une valeur de 1,343 milliard $ doit être terminé en 2015.
Le nouveau CUSM est réalisé en vertu d’une entente de Partenariat public-privé (PPP) d’une durée de 34 ans, conclue entre le CUSM et le Groupe immobilier santé McGill (GISM). Ce Groupe est constitué de SNC-Lavalin et Innisfree Ltd. GISM doit concevoir, construire et financer le nouveau site Glen du CUSM. Après sa réception provisoire prévue en septembre 2014, il exploitera et entretiendra le campus pendant les 30 années suivantes.
Une modernisation nécessaire
À l’instar du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), le CUSM se dotera d’installations hospitalières dignes du XXIe siècle. Plusieurs de ses bâtiments actuels datent d’une autre époque, raison pour laquelle cette modernisation était impérative. Les nouvelles installations intégreront les soins de santé, la recherche et l’enseignement dans un complexe unique, question d’offrir des prestations et services optimaux aux patients qui les fréquenteront, et d’attirer d’autres médecins chercheurs de renom.
Conçu et construit en vue d’obtenir une certification LEED-NC de niveau Argent, le nouveau CUSM se trouvera à l’intersection de Notre-Dame-de-Grâce, Saint-Henri et Westmount. Le tiers des terrains du site investi, qui totalisent 43 acres de superficie, seront aménagés en espaces verts. On y plantera notamment des arbres matures à compter de l’automne prochain, afin de voir comment ils se comporteront pendant la saison hivernale. Côté génie civil, les opérations relatives à l’asphaltage des voies d’accès, l’aménagement des trottoirs et l’installation des bases de lampadaires ont commencé récemment.
En ce qui a trait à la récupération des déchets de construction, quelque 95 % d’entre eux ont été réutilisés et recyclés. Cela représente jusqu’à présent 17 000 tonnes métriques de débris divers. Tous les stationnements pour accéder au site seront souterrains et étagés. Leur construction sera complétée l’automne prochain. Il y aura en outre ségrégation en termes de circulation sur les lieux, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, pour éviter la promiscuité entre les visiteurs, les patients et le personnel soignant.
Coordination des travaux de construction
Les architectes du concept, soit le Groupe IBI, HDR Architecture, Yelle Maillé Architectes Associés et NFOE et associés architectes, ont attribué des blocs de travail identifiés de A à E aux bâtiments, question d’assurer une coordination optimale des travaux de construction. Chacun d’eux comportera une couleur distinctive et identitaire, (à l’intérieur et à l’extérieur), pour que tout le monde puisse les reconnaître facilement.
Ces édifices, dont les structures en béton ont été complétées le 19 juin 2012, auront une superficie totale de 247 500 pieds carrés. Entre chacun d’eux se trouveront des atriums dans les espaces communs, en vertu d’un concept qui misera fortement sur des murs-rideaux. Leur apport en lumière naturelle contribuera, jusqu’à un certain point, à accélérer la guérison des patients. Ces bâtiments logeront au total 500 chambres individuelles dotées chacune d’une grande fenêtre. Ces chambres seront aménagées pour pouvoir accueillir des familles, une salle de bain privée, sans compter des espaces qui permettront d’amener du matériel médical au chevet des malades. Cela réduira entre autres les risques d’infections nosocomiales.
Défis techniques
Les défis techniques sont nombreux dans un projet d’une telle envergure. Pour asseoir solidement les fondations, il a entre autres fallu installer un grand nombre de pieux à la base des édifices. En outre, des joints de dilatation ont été ajoutés afin que chaque bloc soit indépendant en termes de mouvement, et qu’ils puissent résister aux secousses sismiques. Des contreventements additionnels ont aussi été nécessaires.
Les échéanciers très serrés de ce projet représentent un autre défi. Il faut savoir que sa conception et sa construction se font en mode accéléré. « Les hôpitaux représentent les bâtiments les plus complexes à construire », précise Chantal Sorel, vice-présidente et directrice de projet chez SNC-Lavalin.
Autre particularité du nouveau CUSM : une conception qui mise sur l’horizontalité plutôt que la verticalité. L’ensemble des immeubles reposent sur un « podium », lequel regroupe les six premiers niveaux où seront dispensés les soins cliniques. Les quatre étages supérieurs abriteront quant à eux les chambres des patients. Au total, il y aura 270 façades à couvrir, au moyen de 28 000 panneaux de revêtements extérieurs en aluminium. Par ailleurs, l’installation du gypse sera terminée à la fin de l’été prochain, tandis que les revêtements en vinyle au sol commencent à prendre forme.
Rappelons que ce complexe hospitalier d’envergure internationale regroupera, au même endroit, cinq établissements de santé appartenant au CUSM, soit l’Hôpital de Montréal pour enfants, l’Hôpital Royal Victoria, l’Institut thoracique de Montréal, l’Institut de recherche du CUSM et un nouveau Centre du cancer. Le site Glen accueillera deux services d’urgence, un pour enfants et l’autre pour adultes. Les hôpitaux Shriners pour enfants-Canada s’y trouveront également.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 14 juin 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !