Jeune couvreur électrocuté à Laval : la CSST publie son rapport d'enquête

Le 22 octobre 2012, Pierre-Luc Chalifoux, un jeune couvreur à l'emploi de Les Toitures PL Nepveu inc., perd la vie au travail lorsque l'échelle d'aluminium qu'il déplace touche une ligne électrique de 14 400 volts. Parmi les causes à l'origine de l'accident, la CSST identifie une planification déficiente du travail des couvreurs à proximité des lignes électriques.

 

La CSST rend ainsi publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser tous les milieux de travail à l'importance d'une saine gestion de la santé et de la sécurité, notamment en ce qui concerne la planification des travaux. Rappelons que de 2007 à 2011, ce sont en moyenne trois travailleurs chaque année qui ont perdu la vie à la suite d'un contact avec le courant électrique.

 

Le travailleur reçoit une décharge électrique mortelle

Le jour de l'accident, M. Chalifoux se trouve sur un chantier de construction résidentielle et effectue, avec deux autres travailleurs, la pose de bardeaux d'asphalte sur le toit d'une maison. Il agit comme couvreur et contremaître pour le compte de Les Toitures PL Nepveu inc. Le propriétaire de la maison est le maître d'œuvre de ce chantier.

 

Après avoir exécuté les travaux de couverture sur la section gauche de la façade, M. Chalifoux descend de l'échelle afin de la déplacer pour continuer les travaux sur le côté droit de la façade. À partir du sol, il déplace l'échelle déployée, laquelle entre en contact avec une ligne électrique sous tension de 14 400 volts du réseau d'Hydro-Québec. Le travailleur reçoit alors une décharge électrique. L'échelle bascule sur le sol à l'avant de la maison. Les deux autres travailleurs aperçoivent une boule de feu provenant de l'avant de la maison et entendent un cri. M. Chalifoux est retrouvé au sol. Les services d'urgence sont appelés sur place et le travailleur est transporté à l'hôpital, où il décède quelques jours plus tard des suites de ses blessures.

 

Mieux identifier les dangers

L'enquête a permis à la CSST de retenir deux causes pour expliquer l'accident. D'une part, la méthode de déplacement de l'échelle à proximité des lignes électriques est dangereuse. D'autre part, la planification du travail des couvreurs à proximité des lignes électriques est déficiente.

 

La CSST ordonne l'arrêt des travaux

À la suite de l'accident, la CSST a ordonné l'arrêt des travaux et interdit à Les Toitures PL Nepveu inc. d'utiliser des échelles sur la façade de la maison. L'employeur ayant soumis à la CSST une méthode sécuritaire de travail pour les travaux de pose d'asphalte à proximité de lignes électriques, la manutention des échelles de même que la formation et la supervision des travailleurs, l'interdiction a été levée.

 

Mesures de prévention

Afin d'éviter qu'un tel accident se reproduise, la CSST demandera à l'Association des maîtres couvreurs du Québec et à l'Association des entrepreneurs en construction du Québec d'informer leurs membres des conclusions de l'enquête.

 

De plus, le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, dans le cadre de son partenariat avec la CSST, diffusera le rapport d'enquête à titre informatif et à des fins pédagogiques dans les établissements de formation offrant les programmes Pose de revêtement de toiture, Charpenterie et menuiserie et Entretien général d'immeubles.

 

La CSST rappelle que, lors de travaux près de lignes électriques, les travailleurs, les équipements, les machines et les charges manutentionnées doivent être maintenus à une distance sécuritaire des fils électriques : plus de 3 m pour les lignes électriques de moins de 125 000 V ; plus de 5 m pour les lignes électriques de 125 000 à 250 000 V ; plus de 8 m pour les lignes électriques de 250 000 à 550 000 V et plus de 12 m pour les lignes électriques de plus de 550 000 V.

 

Pour en savoir plus sur le travail près de lignes électriques, visitez le www.dangerconstruction.ca. Vous y trouverez un résumé des meilleures méthodes de travail à proximité des lignes électriques.

 

Tous nos chantiers de construction, les petits comme les grands, doivent être sécuritaires. Tout le temps.

Au Québec, malgré la baisse des lésions enregistrées ces dernières années grâce aux efforts des partenaires, le secteur de la construction demeure l'un des plus touchés par les accidents du travail et les maladies professionnelles. Chaque jour, 20 travailleurs de la construction sont blessés. Pour prévenir les accidents sur un chantier, il faut intégrer le volet de la santé et de la sécurité du travail aux autres activités de gestion en appliquant un programme de prévention. Cette démarche de gestion consiste à identifier les dangers, à les éliminer ou à les contrôler, à informer les travailleurs et à les former, et à assurer auprès d'eux une supervision adéquate. Parce que le Québec a besoin de tous ses travailleurs.

 

Le rapport d'enquête de l'accident est disponible dans le site web de la CSST.

 

Source : CSST