Du 18 mai au 31 octobre 2010, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) accueillera, dans le hall de la Grande Bibliothèque, l’exposition Architectures en vers, composée de cinq installations architecturales d’inspiration poétique créées et assemblées par des collectifs d’architectes, de verriers et d’artistes multidisciplinaires célèbres ou émergents. Cette exposition est présentée dans le cadre de la programmation de « Montréal, ville de verre 2010 », dirigée par la Société des directeurs de musées montréalais.
L’automne dernier, BAnQ a invité cinq concepteurs à participer à cette exposition. Leur proposition devait s’articuler autour de l’utilisation créative du verre, d’éléments à la fois recyclés et recyclables et l’intégration des vers d’un auteur québécois contemporain dont les textes suscitent une réflexion sur la création architecturale et littéraire. Le président-directeur général de BAnQ, Guy Berthiaume, a souligné que cette exposition fera découvrir ou redécouvrir au public des auteurs et leurs œuvres tout en créant un parallèle inédit entre architecture – verte et de verre – et poésie en vers.
En s’inspirant des œuvres de poètes et romanciers québécois (Hélène Dorion, Leonard Cohen, Dany Laferrière, Gilles Vigneault, Gaston Miron, Pierre Nepveu, Jacques Brault, Claude Beausoleil, Stéphane D’Amours, Paul Chamberland, Fulvio Caccia, Michel Beaulieu, Nicole Brossard, France Théoret, Hélène Monette et Danny Plourde), les cinq équipes ont donné la pleine mesure de leur talent et de leur sensibilité en créant des œuvres uniques qui s’éloignent des sentiers battus et de la pratique habituelle de l’architecture.
Les collectifs
En collaboration avec l’atelier de verre Teknograv, l’Atelier Pierre Thibault présente La forêt, une installation qui repose sur une approche sensible et poétique face à notre environnement et son exploitation. Le bois y est présent comme élément de construction architecturale tandis que le verre y est utilisé comme support pour capter la lumière et en restituer les mots. Les vers choisis sont ceux de l’auteure Hélène Dorion, tirés du recueil D’argile et de souffle, publié aux Éditions Typo en 2002.
Suzanne Bergeron, architecte, M.Sc. Design urbain (Amiot Bergeron, architectes) révèle ses pensées profondes dans une œuvre de verre et d’ombre qui émeut par sa simplicité. Rencontre au confluent est un livre de verre ouvert sur le monde et la création – architecturale ou littéraire. Ici, la conceptrice ne s’inspire pas du poète; elle lui rend hommage. Le spectateur est invité à découvrir un parallèle avec le roman de Dany Laferrière, L’énigme du retour (prix Médicis 2009), publié aux Éditions du Boréal.
L’équipe d’Éric Pelletier, architectes a conçu une œuvre masculine, forte, sombre et subtilement sensuelle, à l’image du poète qui l’a inspirée. A Thousand Kisses Deep / Dans les profondeurs de mille baisers, de Leonard Cohen, suscite une réflexion sur l’homme et sa poésie, mais surtout sur la profondeur et le mystère d’une riche production artistique. L’installation consiste en un gigantesque prisme de verre à base rectangulaire, scindé en son centre pour révéler une texture soyeuse qui invite au toucher.
L’équipe de Menkès Shooner Dagenais LeTourneux architectes est préoccupée par la question de la densité urbaine. La ville, quand elle montre une véritable densité, est une solution de rechange valable à l’étalement urbain et s’inscrit dans une perspective de développement durable. Réalisée par l’assemblage de plusieurs centaines de pots de verre, l’installation Vers tissés serrés propose un voyage poétique montréalais (Gaston Miron, Pierre Nepveu, Jacques Brault, Claude Beausoleil, Hélène Monette, Stéphane D’Amours, Paul Chamberland, Fulvio Caccia, Michel Beaulieu, Nicole Brossard, France Théoret et Danny Plourde) où chaque élément du tout se distingue par la poésie qu’il conserve à l’intérieur.
Le collectif C-M-R, qui réunit un artiste multidisciplinaire (Forent Cousineau), un bachelier en architecture (Alejandro Montero Tergos architecture et construction écologique) et une photographe (Cindy Diane Rheault, images ECOterre), s’est inspiré du Grand cerf-volant (Éditions le vent qui vire, 1982) de Gilles Vigneault pour concevoir une sculpture qui évoque l’enfance, la terre, et l’aspiration à un monde meilleur. Murmures dans la main du temps est une installation qui, par sa forme en spirale, sa structure labyrinthique et sa matière brute tissée et ajourée, rejoint l’idée du mouvement et invite le spectateur à y déambuler au gré des mots et de la chanson du poète de Natashquan.
Source : Bibliothèque et Archives nationales du Québec