La FTQ-Construction souhaite la mise en place de mesures sérieuses pour lutter contre le fléau du travail au noir dans l'industrie de la construction. Plus de 900 millions $ sont perdus en contributions sociales chaque année. Pour la FTQ-Construction, il est également grand temps de mettre fin au vol de salaire des travailleurs et des travailleuses de l'industrie de la construction.
Lors de notre passage à la commission parlementaire sur le projet de loi 73 en décembre dernier, nous avions vivement dénoncé la pratique étendue du travail au noir dans l'industrie. La FTQ-Construction avait déposé des documents permettant au gouvernement d'agir immédiatement afin de contrer ce phénomène. La FTQ-Construction souhaite que cette problématique soit prise au sérieux et que des mesures efficaces soient mises en place le plus rapidement possible. Selon Richard Goyette, directeur général à la FTQ-Construction, « la lutte contre le travail au noir est la pierre angulaire d'un assainissement des mœurs dans l'industrie de la construction ».
L'ensemble de l'industrie, par l'entremise de la Commission de la construction et du gouvernement du Québec, doit se mobiliser afin de mettre en place des mesures efficaces, et ce, au plus vite. Des ressources supplémentaires devront être allouées afin d'augmenter le nombre d'enquêteurs se consacrant à cette problématique. Au milieu des années 2000, la FTQ-Construction a été à l'origine de l'offensive contre le travail au noir dans l'industrie de la pose des panneaux de Placoplâtre. Cette offensive a permis de récupérer plus de 150 000 heures par année de travail dans le secteur de la pose de système intérieur. Pour chaque dollar consacré à cette offensive, 25 furent recouvrés. Se donner les moyens de lutter contre le travail au noir est donc rentable.
Le travail au noir représente un véritable vol de salaire. Ce vol de salaire et le vol des contributions sociales qui en découlent (l'impôt sur le revenu, les cotisations au régime de retraite, les cotisations à la Régie des rentes du Québec, la contribution au régime d'assurances collectives, l'assurance-emploi et les cotisations à la CSST) constituent un crime qui devrait être considéré comme tel.
« Rappelons que ce sont principalement les travailleurs et les travailleuses de la construction qui font les frais de cette pratique. La précarité incessante des travailleurs et travailleuses de la construction ouvre la porte à ces abus. Mentionnons que chaque fois que la FTQ-Construction a voulu introduire des mesures permettant d'atteindre une modeste sécurité d'emploi dans l'industrie, les conditions de travail ont été imposées par décret ! », affirme Richard Goyette.
La FTQ-Construction dénonce depuis 30 ans le travail au noir menant inévitablement à l'appauvrissement des travailleurs et travailleuses de la construction et privant annuellement l'État québécois de centaines de millions de dollars. Les estimations conservatrices du ministère du Revenu parlent de plus de 900 millions $ par année. Maintenant que nous ne sommes plus seuls à voir l'éléphant au milieu du salon, il nous est peut-être permis d'espérer une véritable mobilisation afin de couper court à cette pratique.
La FTQ-Construction est la plus importante association syndicale de l'industrie de la construction, représentant plus de 70 000 membres.
Source : FTQ-Construction