Le BAPE tient une séance d’information sur une usine de silicium à Port-Cartier

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) tiendra une séance d’information sur le Projet de construction d’une usine de silicium à Port-Cartier par Société FerroQuébec Inc. le 17 juin prochain.

L’objet de la séance d’information est de permettre aux citoyens de s’informer sur le projet, la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement, le processus de consultation publique ainsi que sur le rôle du BAPE. La période d’information et de consultation du dossier par le public débute aujourd’hui et se terminera le 24 juillet 2015.

 

Le projet

La Société FerroQuébec inc., une filiale du Groupe FerroAtlàntica, propose de construire et d’exploiter une usine de production de silicium métal à Port-Cartier, sur la Côte-Nord, sur le site d’une ancienne usine de pâtes et papiers située en zone industrielle.

 

L’usine de silicium serait dotée de cinq fours de 30 MW chacun. Le projet comprend également la construction d’une usine de cogénération et d’installations de production de charbon de bois, notamment un séchoir et une unité de carbonisation. La quantité totale de silicium produit à l’usine serait d’environ 100 000 tonnes par année. Les principaux marchés visés sont ceux de l’aluminium (automobile), des silicones (construction et isolation) et des équipements photovoltaïques (panneaux solaires). L’acheminement des matières premières à l’usine et l’expédition du silicium produit se feraient par bateau, par camion et par train.

 

La construction de l’usine devrait s’échelonner sur environ 18 mois. Le promoteur vise une mise en service séquentielle des fours à partir de janvier 2017. Le projet nécessiterait des investissements de l’ordre de 385 millions $.

 

Répercussions prévues et mesures d’atténuation proposées

Selon le promoteur, le choix du site pour l’implantation du projet permettrait d’éviter plusieurs répercussions sur les milieux naturel et humain, puisqu’il s’agit d’un emplacement qui a déjà une vocation industrielle. De plus, l’usine serait localisée à environ 2 km à l’est des quartiers résidentiels de Port-Cartier.

 

Le projet entraînerait des dépassements des normes du Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère pour certains contaminants. Selon le promoteur, ces dépassements seraient grandement réduits, voir nuls, aux récepteurs sensibles de la zone d’étude. Pour une production de 100 000 tonnes de silicium, les émissions de CO2 de l’usine seraient de l’ordre de 400 000 tonnes par année. Société FerroQuébec inc. se retrouverait ainsi au 18erang parmi les plus grands émetteurs industriels du Québec.

 

Le promoteur estime néanmoins que le choix d’une production québécoise de silicium, pour alimenter le marché mondial, aurait globalement un effet positif sur l’empreinte carbone de l’industrie, compte tenu de l’accès à l’hydroélectricité et de la disponibilité des matières ligneuses résiduelles. De plus, l’usine serait tenue de couvrir ses émissions en participant au système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre du Québec (SPEDE).

 

Compte tenu des produits qui seraient transportés et entreposés à l’usine, le projet pourrait provoquer des accidents technologiques. Les industries voisines seraient les plus susceptibles d’être touchées. Le promoteur a préparé un plan d’urgence préliminaire, lequel serait révisé à l’étape de la conception détaillée des installations et mis à jour périodiquement par la suite.

 

Enfin, quelque 300 travailleurs seraient requis durant la construction de l’usine et tout autant durant l’exploitation. Le promoteur s’engage à adopter et à appliquer une politique d’acquisition de biens et services et une politique d’embauche visant à maximiser les retombées économiques locales et régionales.

 

Source : BAPE