Le chantier du nouveau pont ferroviaire reliant Montréal et les Îles de Laval, au-dessus de la rivière des Prairies, est présentement le théâtre d’une technique de construction inusitée. Partie intégrante du REM, ces travaux mettent à profit la méthode de « pont lancé ».
Les fondations avaient été entamées en 2019 pour cette infrastructure, dont le passage du train léger sur la rive nord de Montréal à compter de 2023 sera tributaire. Les équipes de construction travaillent désormais à l’installation des poutres caissons. Une étape qui va bon train vu la façon de faire choisie.
Car un tel projet nécessite la construction de jetées en rivières ou l’utilisation de barges pour supporter des grues, et que l’opération peut s’avérer difficile. Avec la méthode de pont lancé, les risques liés aux travaux effectués dans les courants de la rivière des Prairies s’en voient limités et leur cadence accélérée.
Suivant celle-ci, les composants du pont sont d’abord assemblés derrière l’une des culées en bordure de l’eau, puis des contrepoids sont installés à l’arrière de la structure assemblée pour en contrôler le moment de bascule.
Cette dernière, supportée par des rouleaux, est poussée vers la rive opposée à l’aide d’un système hydraulique utilisant des câbles d’acier pour tirer les poutres caissons simultanément. Lorsqu’il y a autant de poids à l’arrière de l’appui principal qu’à l’avant, les contrepoids sont retirés et la structure bascule. Et ce jusqu’à ce que les deux extrémités des poutres de l’avant-bec se retrouvent exactement centrées sur leurs appuis.
Dans le cas du pont de la rivière des Prairies, cinq lancements d’une distance de 12 à 60 mètres ont été effectués, soit en moyenne un par semaine, afin que la structure puisse atteindre la rive opposée.
À la suite de cette opération de six semaines, l’infrastructure repose maintenant sur ses appuis permanents. La prochaine étape consistera en le démantèlement du nez de lancement en vue de l’installation du tablier.
Source : REM