Construction du parc éolien de Lac-Alfred

L’aménagement du parc éolien de Lac-Alfred est imminent. Vaste projet visant à fournir de l’électricité à la société Hydro-Québec, il accueillera 150 éoliennes dans les MRC de la Matapédia et de la Mitis. Fort d’investissements totalisant 700 millions $, il s’agira du second projet éolien en importance au Québec. L’État a donné le feu vert aux travaux l’an dernier.

Le déboisement des sites s’est amorcé en 2010 et il est maintenant terminé. Les terrains visés couvrent une superficie totale de 180 kilomètres carrés (18 000 hectares). À plein régime, chaque éolienne y produira un maximum de deux mégawatts (MW), pour un potentiel de 300 MW. Quelque 60 % des investissements découlant des 700 millions $ devront être réalisés au Québec. REpower SAS a été mandatée pour concevoir le cœur des éoliennes, c’est-à-dire les turbines qui seront perchées à une hauteur de 80 mètres. L’entreprise fera appel à divers sous-traitants qui fabriqueront d’autres composantes. À titre d’exemple, les tours en acier seront assemblées par Marmen à son usine de Matane. LM Wind Power produira les pales à Gaspé. Quant à Woodward SEG, elle fabriquera l’une des composantes électroniques dans une usine située à New Richmond.

Si elle apparaît rudimentaire à priori, dans les faits, une éolienne est extrêmement sophistiquée. « Cet appareil comprend des milliers de composantes », explique Stéphane Boyer, ingénieur et vice-président Québec chez EDF, Énergies Nouvelles Canada, l’initiateur du projet. Deux modèles ont été retenus. D’abord le MM82, qui comporte un rotor dont le diamètre atteint les 82 mètres, ainsi que des pales d’une longueur de 41 mètres. Il est conçu pour des vents puissants. Quant au second (MM92), il réagit à des vents d’une moins forte densité, en raison de pales mesurant 46 mètres de longueur. Son rotor comporte un diamètre de 92 mètres.

« Nous n’utiliserons qu’environ 2 % du territoire investi, sur lequel seront aménagées des routes et des éoliennes. Le reste du parc demeurera à l’état naturel », rappelle Stéphane Boyer. La disposition des éoliennes se fera par grappes d’environ 10 à 15 appareils, question d’optimiser la force des vents. Comme la topographie du terrain offre plusieurs aspérités, chacun d’eux sera disposé sur des crêtes de montagnes. Leur alignement devra être cohérent, raison pour laquelle EDF Énergies Nouvelles travaille avec des architectes en aménagements paysagers.

Ce projet n’a fait l’objet d’aucune objection de la part des citoyens des environs. Le Bureau d’audiences publiques sur environnement (BAPE) en a présenté les grandes lignes à la population, pendant 45 jours, comme il se doit. L’idée du parc éolien au Lac-Alfred et née en 2004. Pour évaluer sa faisabilité, il a fallu procéder à des études sur le terrain, lesquelles se sont échelonnées sur plusieurs années. Soulignons qu’un poste de transformation est évidemment prévu sur le site, ainsi qu’un bâtiment en acier qui servira à en contrôler le fonctionnement. Les 35 kilovolts (kV) acheminés dans le réseau collecteur des éoliennes passeront à 315 kV une fois transformés. La firme PESCA Environnement est l’une des entreprises mandatées dans ce projet, sans compter le cabinet d’ingénieurs Cima +. Quant à l’embauche d’un entrepreneur général, des soumissions sont actuellement à l’étude pour déterminer qui aura la responsabilité d’aménager ce parc éolien, qui devrait être complété dans trois ans. La moitié des éoliennes prévues sur le site doivent être livrées le 1^e décembre 2012. Les autres le seront le 1^e décembre 2013.