Électricien – Partout où le courant passe

6 mai 2013
Par Dominique Lemoine

Quand on conçoit, construit, répare, modifie et entretient des installations électriques servant à des fins d'éclairage, de chauffage ou de force motrice, on peut avoir l'impression d'avoir une baguette magique au bout des doigts. Le travail d'électricien inclut la manipulation des fils, câbles, conduits, accessoires, dispositifs et appareils électriques faisant partie de l'installation électrique névralgique à un bâtiment.

 

Perspectives professionnelles

Le bâtiment industriel et les secteurs institutionnel et commercial génèrent la majeure partie des heures travaillées par les électriciens, selon l'édition 2011-2012 du rapport Carrières construction de la Commission de la construction du Québec (CCQ). Mais il y a aussi de la place pour ceux qui aspirent à être leur propre patron.

 

Selon le rapport de la CCQ, les prévisions de croissance pour ces secteurs sont favorables pour les prochaines années. « La construction résidentielle, qui procure 12 % du volume de travail, devrait aussi maintenir un niveau élevé d'activité », dit-on, sans compter l'entretien et la rénovation résidentielle.

 

Il faut tout de même préciser que le nombre de finissants et apprentis électriciens est élevé. Donc même si ce métier est peu saisonnier et avec une bonne moyenne annuelle d'heures travaillées, il y a des périodes de chômage. Le taux de placement des diplômés était en 2010 de 82,9 %. Et la proportion de compagnons (après 8 000 heures d'apprentissage) ayant cumulé au moins 500 heures était de 79 %, soutient le rapport.

 

Bien que « la disponibilité des travailleurs soit élevée », le rapport précise que « les perspectives d'emploi sont plutôt bonnes compte tenu de la forte hausse de la demande prévue pour les prochaines années ».

 

Habiletés nécessaires

Le candidat idéal a de bonnes connaissances en électronique, en application de calculs mathématiques, en lecture de plans et spécifications techniques, et en électrotechnique. Il est autonome et minutieux, aime le travail individuel, fait preuve d'éthique professionnelle, est capable d'interpréter des normes, de résoudre des dysfonctionnements et de travailler à l'étroit. Il a une bonne condition et coordination physique.

 

Une journée dans la vie d'une électricienne

Depuis trois ans entrepreneure en électricité à Saint-Placide près d'Oka et originaire de l'Outaouais, Line Jolicoeur, 53 ans, avait obtenu à 40 ans, après un changement de carrière, son DEP en électricité, porte d’accès à la profession, au Centre de formation Le Chantier à Laval. Elle a ensuite suivi une formation additionnelle pour devenir entrepreneure maître électricienne avec la Corporation des maîtres électriciens du Québec (CMEQ).

 

Comme électricienne pour de grands entrepreneurs en électricité, elle a participé à de gros chantiers commerciaux et industriels, dont Montréal-Trudeau et le métro de Laval, ainsi qu'en Alberta pour l'industrie pétrolière : sur « des chantiers de 5000 hommes »... Maintenant à son compte, elle travaille surtout en rénovation résidentielle et sur des fermes, mais aussi un peu en construction résidentielle.

 

Son aspect favori du métier est la planification des installations électriques. « Planifier, coordonner et développer un projet avec un client est la partie la plus intéressante, c'est la partie création. À cette étape on lance des idées, on demande aux clients quel sera l'usage, s'ils ont pensé à ci et ça, où ils veulent allumer, s'ils veulent des détecteurs de mouvement, etc. »

 

Le principal défi du métier est pour elle la nécessité de se tenir à la fine pointe d'une technologie qui progresse vite, qu'on soit employé ou entrepreneur. « Quand les gens posent des questions sur les panneaux solaires, il faut être au courant des derniers développements. » Pendant des périodes de chômage ou de ralentissement, elle a suivi des cours de formation continue (automatisation industrielle, champs de tension, entre autres) offerts par la CCQ, la CMEQ ou Hydro-Québec. « Il faut toujours en prendre, quand tu as le temps, tu en fais. »

 

Comme entrepreneure dans le résidentiel, les tâches administratives reviennent au quotidien, en plus évidemment du travail lié au métier. Ses tâches englobent prise des courriels et appels, relations avec les fournisseurs (demande de prix et commandes), envoi de soumissions et création de dossiers clients. Propres au métier d’électricienne, installation de fils et de panneaux de disjoncteurs, changement de place d'entrées électriques, changement d'intensité, et bien d’autres tâches meublent ses journées. À l’occasion, aussi, l'inspection de maisons pour des assureurs.

 

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