Saint-Georges : une caserne à l’épreuve de la contamination

14 janvier 2020
Marie Gagnon

La nouvelle caserne de Saint-Georges sera conçue pour réduire les risques de maladie professionnelle chez ses pompiers.

Le futur bâtiment de 2 900 mètres carrés (m2) inclura en effet une baie réservée à la décontamination. Cette salle unique servira exclusivement à nettoyer les véhicules et les équipements au retour d’une intervention. Même les douches seront aménagées à même la caserne pour éviter que les pompiers ne transportent des contaminants dans les aires de vie.

 

Ces mesures de prévention font écho à différentes études démontrant que l’exposition aux particules toxiques augmente le risque de certains cancers chez les pompiers. Pour sa part, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) reconnait depuis 2016 sept nouveaux cancers liés à l’exercice du métier, dont ceux du rein, de la vessie et du poumon. « Les études montrent que l’absorption des particules par la peau est facilitée immédiatement après un incendie », souligne Sylvain Lemieux, directeur du Service de sécurité incendie.

 

Les pompiers doivent donc pouvoir se nettoyer rapidement et décontaminer leur équipement tout aussi rapidement. Chose impossible à la caserne actuelle, aménagée dans les années soixante à même l’hôtel de ville. « On a juste une douche pour tout le monde et aucune aire de vie pour nos 35 pompiers volontaires, précise Guy Bilodeau, directeur des Travaux publics. On a visité des casernes pour s’inspirer, entre autres à Lévis, qui a plusieurs petites casernes. Mais on préfère le concept de caserne unique, complétée de nos camions satellites situés aux quatre coins de la ville. »

 

Saint-Georges : une caserne à l’épreuve de la contamination. Crédit : DG3A Architectes

 

Il précise que l’architecture de la caserne, qui comptera en outre cinq baies incendie et deux baies pour la Sécurité civile, devait de plus respecter l’esprit des lieux. Le futur bâtiment occupera un terrain de 14 000 m2 voisin de l’église de l’Assomption, sur le boulevard Lacroix. Pour favoriser son intégration dans la trame urbaine, les concepteurs de DG3A ont d’abord exploité la topographie du site. Profitant du dénivelé, ils ont pu ainsi limiter l’aire au sol à 1 750 m2 en concevant un bâtiment sur trois niveaux, où chacun est accessible de plain-pied.

 

Ils ont aussi repris l’idée des courbes topographiques en soulignant certaines zones du bâtiment au moyen d’angles créés dans le revêtement métallique. Quant à la maçonnerie grise, elle renvoie au parement de pierre de l’église. « Comme c’est l’élément le plus élevé du bâtiment, on a voulu créer une signalétique forte autour du troisième niveau, une sorte de point focal, en jouant avec l’éclairage », explique Audrey Vaillancourt, architecte associée à DG3A.

 

Elle ajoute que le bâtiment à structure d’acier mettra également en œuvre certaines mesures visant à en rehausser la performance énergétique globale. Comme des débords de toit plus profonds et le recours à une double peau pour doser les apports de chaleur et contrer les surchauffes. Ou encore un chauffage radiant, qui met à profit l’inertie thermique du plancher, et les normes les plus élevées en matière d’isolation et d’étanchéité.

 

Il faudra toutefois patienter un peu avant de voir la nouvelle caserne sortir de terre. « Le dossier est déposé, on est maintenant en attente de la subvention, indique Guy Bilodeau. On espère octroyer le contrat après les fêtes. Les travaux pourraient alors être lancés au printemps pour une livraison à l’hiver 2021. » À noter que c’est Construction Pierre Blouin qui a déposé, début novembre, la soumission la plus basse, avec une offre de 9 968 294,21 dollars.

Cet article est paru dans l’édition du 5 décembre 2019 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.