Attendu depuis 30 ans, le parachèvement de l’autoroute 70 est en marche. Une fois le projet terminé, cette voie rapide reliera notamment Chicoutimi à La Baie (14,5 kilomètres). La phase 1 des travaux, qui s’amorcera sous peu, couvrira le tronçon appelé Chicoutimi-Ligne Bagot. Sa construction devrait commencer dans les prochains mois, pour être complétée en 2017. Une première somme de 50 millions $ a été allouée par le ministère des Transports du Québec (MTQ), en février dernier, pour couvrir les frais opérationnels pendant les trois premières années.
Les travaux entre Chicoutimi et La Baie portent entre autres sur trois échangeurs. Le premier doit être construit à la hauteur de Chicoutimi, pour permettre l’accès au nouveau tronçon. Un second prendra forme dans le secteur où est située la base militaire de Bagotville et son aéroport, et un troisième sera aménagé dans le raccordement est, du côté de La Baie. Plusieurs structures sont également prévues, par exemple des ponts, des viaducs, des portiques et des ponceaux, sans compter des terrassements. « Il y aura au total 17 structures entre Chicoutimi et La Baie », indique Carl De Champlain, ingénieur et gérant du projet au MTQ à Jonquière.
L’une des réalisations majeures des travaux consiste à construire un pont au-dessus de la rivière du Moulin, lequel enjambera ce cours d’eau sur une distance d’environ 60 mètres. Ses approches s’étendront sur 15 mètres, et son dégagement n’excédera pas les cinq ou six mètres. Tout juste avant d’y parvenir, l’autoroute passera sous un rang. Précisons qu’au chapitre environnemental, la réalisation de ce pont devra tenir compte de l’habitat de poissons dans la rivière du Moulin. Par ailleurs, des buttes antibruit seront nécessaires dans certaines zones du prolongement autoroutier, pour prévenir les désagréments occasionnés par le passage de véhicules à proximité des secteurs résidentiels. « Nous comptons procéder à des études acoustiques, pour évaluer le niveau de bruit occasionné par l’autoroute à proximité des résidences », informe Carl De Champlain. Cela permettra d’ajuster la hauteur des écrans antibruit en conséquence. Une simulation visuelle du projet permettra également d’illustrer les aménagements prévus sur cette autoroute.
Quant à la chaussée elle-même, ses concepteurs ont prévu un design permettant une durée de vie utile de 30 ans. Il s’agit des nouveaux standards préconisés, au Québec, lors de la construction d’autoroutes. « L’épaisseur des matériaux utilisés sera plus importante que sur d’autres types de route », précise Carl De Champlain. Habituellement, la structure d’une chaussée atteint un mètre. Dans ce cas-ci, on se rendra jusqu’à un mètre et demi, voire deux mètres. Sur des sols gélifs, il faut creuser plus profondément et procéder au remplacement des matériaux qui s’y trouvent, pour ainsi prévenir les gonflements lors de températures en deçà de zéro Centigrade. L’autre option consiste à isoler la chaussée.
Ce projet d’amélioration du lien routier entre Chicoutimi et La Baie est très bien accueilli. Il assurera des déplacements plus efficaces et sécuritaires. La dernière étape du parachèvement devrait être complétée ultérieurement. Elle assurera la liaison entre Saint-Bruno et Alma. Une étude sur ses impacts environnementaux a été déposée au ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), pour fins d’analyse. Rappelons que la firme d’ingénierie Roche a été mandatée dans ce projet, ainsi que le consortium constitué des cabinets d’ingénieurs BPR et GENIVAR.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 3 juin 2011 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !