La propagation de la COVID-19 suscitant beaucoup de questions à travers l’industrie, la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec (CEGQ) a décidé de répliquer avec un plan de réponse concret. Son président et directeur général a d’ailleurs pris le temps de nous expliquer celui-ci.
« On voulait, avec un groupe d’entrepreneurs au sein de la CEGQ, donner un moyen pour permettre de maintenir l’activité sur les chantiers, mais en assurant que des mesures de santé et sécurité soient prises pour répondre aux inconvénients et aux risques apportés par la COVID-19, affirme d’emblée Eric Côté. […] On va un peu plus loin par rapport au Code de construction, on demande des choses additionnelles. L’objectif, c’est de rassurer les travailleurs, les professionnels et les clients qui viennent sur le chantier. »
Sont rassemblées dans ce guide toute une gamme de procédures et de recommandations visant à réduire les risques de transmission du virus. Des mesures qu’on recommande aux entreprises d’intégrer à leur programme de prévention afin d’en assurer une bonne mise en place.
« Notre plus grand défi, c’est l’application de tout ça. Un rapport, ça ne sauve pas des vies, c’est l’application qu’on en fait. Mais déjà plusieurs entreprises nous ont dit qu’elles n’avaient pas d’outils là-dessus. »
Des mesures d’hygiène de base aux politiques de voyage et d’isolement préventif, en passant par des recommandations pour le nettoyage des équipements, le plan de réponse de la CEGQ cherche à couvrir l’ensemble de la question. Et il touche aussi l’ensemble des intervenants, autant les gens qui travaillent dans les bureaux de projets, les entrepreneurs, que les sous-traitants et le reste du personnel sur les chantiers.
Bien au fait que la situation évolue très rapidement et que certaines mesures pourraient éventuellement être resserrées, voire ajoutées, Eric Côté assure que le guide s’adaptera au fil du temps.
« On espère pouvoir bonifier notre document en fonction de toutes les réalités que les gens vont nous dire et aussi en fonction de ce que le gouvernement va rehausser comme exigences. »
Parmi les principales mesures proposées par la corporation, un questionnaire d’accueil au chantier devant être rempli par toute personne voulant y entrer, et ce dans le but d’identifier en amont les personnes à risque d’y propager le virus.
En intégrant ce document dans leur programme de prévention, les entrepreneurs s’assurent d’un engagement contractuel des sous-traitants à en respecter les exigences. Ce qui se fait déjà par bonne conscience sur bien des chantiers devient donc de l’ordre de l’obligation.
« Les gens le faisaient peut-être de manière informelle. Là on va avoir un questionnaire avec lequel la personne va s’engager. […] Avec ça on va vraiment avoir un registre des personnes sur le chantier. »
Eric Côté n’entrevoit pas une fermeture des chantiers au Québec, mais souligne l’importance d’offrir l’encadrement nécessaire à leur poursuite.
« Je pense qu’on est dans une situation critique, ça a un impact sur la santé des gens et sur notre économie. […] Le Québec a besoin de continuer de faire travailler ses gens, mais faut le faire dans des conditions qui répondent aux exigences sécuritaires », conclut-il.
Vous pouvez d’ailleurs consulter le plan de réponse de la CEGQ en cliquant ici.