Début avril dernier, Air Inuit a entrepris la construction d'une nouvelle structure multifonctionnelle à l'aéroport Montréal-Trudeau. Celle-ci occupera un espace vacant qu'elle loue actuellement à Aéroport de Montréal (ADM). Le bâtiment servira à assurer des vols nolisés, en particulier vers les communautés amérindiennes du Nunavik, Air Inuit maintenant ses vols réguliers à partir de l'aérogare principale.
Le projet comporte des locaux administratifs répartis sur deux étages. Au niveau du sol, Air Inuit fera également aménager un hangar pouvant accueillir des Boeing 737 et des DASH-8-400, deux ateliers de maintenance qui pourront également servir de points de service pour d'autres compagnies aériennes. Enfin, un salon pour passagers pouvant accueillir plus de 200 personnes sera également construit. L'ensemble couvrira une superficie de 2 140 mètres carrés.
Dès 2009, Air Inuit a confié le mandat de développer le projet à l'entrepreneur général Syscomax, de Mirabel, selon la formule clés en main. « La raison pour laquelle le projet a pris beaucoup de temps pour sa mise sur pied tient essentiellement à sa complexité. Ce n'est pas évident de réaliser un montage financier pour un projet lié à l'industrie aérienne. Ensuite, il faut tenir compte des exigences particulières d'un nombre significatif d'intervenants comme ADM, la Ville de Montréal, Transports Canada, sans oublier les assureurs qui imposent des règles de sécurité particulièrement sévères à un bâtiment de ce type », explique Daniel Robitaille, vice-président, développement des affaires, chez Syscomax.
Dans le courant de 2010, l'entrepreneur général a sélectionné les firmes montréalaises Leroux, Beaudoin, Hurens & Associés (LBHA), pour la réalisation des plans et devis, et Zinno Zappitelli, pour la conception architecturale.
Un défi structural
En décembre dernier, Syscomax a également attribué par appels d'offres un grand nombre de contrats de sous-traitance pour les travaux hautement spécialisés que requiert un projet aussi spécifique. Elle a notamment retenu les services de la société Lainco, de Terrebonne, spécialisée en conception, fabrication et installation de charpentes métalliques.
« Les défis sont multiples, en particulier dans le cas du hangar. Il faut s'imaginer une structure en acier de 100 mètres de largeur sans piliers porteurs, d'une hauteur libre intérieure de 15 mètres, capable de surcroît de résister par tous les temps à l'appel d'air lors de l'ouverture de portes », souligne Daniel Robitaille.
Air Inuit vise la certification LEED de base. Pour atteindre cet objectif, une membrane de couleur blanche sera installée sur le toit de l'édifice pour empêcher la surchauffe en été. De plus, des détecteurs infrarouges de présence humaine permettront une gestion entièrement automatisée de l'éclairage ainsi que des systèmes de chauffage-climatisation. « Nous en sommes encore à peaufiner les initiatives qui nous donneront les points nécessaires pour atteindre notre objectif. Mais, d'ores et déjà, il est acquis que nous installerons des prises de courant pour véhicules électriques, des stationnements suffisants pour les vélos et une navette reliant l'aéroport à l'arrêt d'autobus le plus proche », ajoute Daniel Robitaille.
Selon ce dernier, vers le milieu de l'été, la structure extérieure de la construction sera déjà bien visible. Les travaux se dérouleront sur 14 mois pour prendre fin à l'été 2012. Mentionnons que la facture globale du projet totalisera 37,5 millions $ dont 5 millions sont assumés par Québec.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 7 juin 2011 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !