Annoncé l’an dernier par le premier ministre Jean Charest, l’agrandissement du Centre de recherche clinique Étienne-Le Bel (CRCELB) du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) s’est amorcé à la mi-mai sous la direction de Construction Longer. Le projet, dont les coûts globaux s’élèvent à 31,5 millions $, poursuit deux objectifs : la construction d’une voûte de béton pour abriter un nouveau cyclotron de haute énergie et l’érection d’un nouvel édifice destiné à la recherche en endocrinologie et en médecine nucléaire.
Rappelons que la fermeture du réacteur nucléaire de Chalk River, au printemps 2009, avait causé une pénurie de technétium-99m (99mTc), un isotope utilisé en médecine nucléaire à des fins diagnostiques. Lors de cette crise, des chercheurs du CRCELB avaient démontré que le 99mTc produit par leur cyclotron de faible énergie actuel, le TR19, donnait des résultats équivalant à celui provenant d’un réacteur nucléaire, à ceci près : sa production ne requiert pas d’uranium hautement enrichi et, par conséquent, ne génère aucun déchet nucléaire.
Cette démonstration faite, la prochaine étape consistait à optimiser les rendements afin de produire du 99mTc en quantité suffisante pour assurer la sécurité de l’approvisionnement à long terme. D’où l’acquisition, au coût de 3 millions $, d’un cyclotron plus puissant de Advanced Cyclotron Systems de Vancouver. « Ces nouvelles installations permettront notamment de combler la moitié des besoins en technétium du Québec, fait valoir Martin Toussaint, le chef du bureau de projet. Mais comme il s’agit de fabriquer des éléments radioactifs, des précautions s’imposent. »
En conséquence, la voûte qui abritera le nouveau cyclotron, qui est ni plus ni moins qu’un accélérateur de particules, sera donc constituée de parois bétonnées de 2,5 mètres d’épaisseur et d’un bouchon, également de béton, de 100 tonnes. Ce dernier permettra le remplacement de l’équipement, dont la durée de vie utile n’excède habituellement pas une quinzaine d’années. À elle seule, cette enveloppe, qui sera attenante à la voûte actuelle, coûtera au bas mot quelque 3,5 millions $.
Sa construction s’est d’ailleurs amorcée il y a trois semaines avec le détournement de la route longeant le CRCELB. « Les travaux d’excavation sont déjà terminés, précise Martin Toussaint, qui est également docteur en microbiologie. À l’heure actuelle, les équipes s’affairent à foncer les pieux d’acier qui assureront la stabilité de la structure. Selon nos plans, le cyclotron sera installé en septembre et le tout devrait être complété vers la fin d’octobre ou le début de novembre. Des travaux de démolition et réaménagement à la voûte actuelle seront également effectués d’ici là. »
Quant à la seconde phase du projet, elle vise la construction d’un nouveau centre de recherche de trois étages, relié par une passerelle au CRCELB, et d’une superficie totale d’environ 6 000 mètres carrés. Le projet n’en est toutefois qu’à l’étape de la conception, qui a été confiée aux mêmes professionnels ayant préparé les plans et devis de la voûte, à savoir les firmes d’architecture Cimaise et Espace Vital en consortium et les ingénieurs de Cima+ (mécanique et électricité) et de Teknika (structure). Le début des travaux est prévu pour l’été 2012 et la livraison, pour la fin de 2013. Quelque 20 millions $ seront nécessaires à sa réalisation et près de 5 millions d’équipement y seront installés.
Mentionnons en terminant que le projet est financé en partie par le gouvernement du Québec (25,2 M$) et par la fondation de l’hôpital (6,5 M$).
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 10 juin 2011 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !