Le pont de l’Île-Thomas sera entièrement refait. Construit en 1966, sa durée de vie utile était atteinte ; il ne répondait plus aux nouvelles réalités du milieu où il se trouve ni aux normes de sécurité actuelles. La nouvelle structure en direction ouest commencera à prendre forme sous peu. La phase 1 du projet, qui en compte six, s’est déroulée entre octobre 2011 et mars 2012. L’ensemble des travaux sera terminé en juillet 2013.
« Ce pont accueille 40 000 véhicules par jour dans chacune des deux directions (est et ouest), dont 11 % sont des poids lourds », indique Papa Samba Tounkara, chargé de projet au ministère des Transports du Québec (MTQ), région de l’Ouest-de-la-Montérégie. Le nouvel ouvrage, qui comportera deux structures parallèles, comme c’est le cas actuellement, aura six poutres en béton préfabriqué (NEBT-1800) sur chacun des côtés, réparties sur deux travées d’extrémité de 29 mètres, et une travée centrale de 37 mètres. Il y aura trois voies par direction, mais aussi deux voies d’accotement élargies. Celle de droite atteindra trois mètres, tandis que celle de gauche fera 1,3 mètre. Cet espace accru faisait défaut sur l’ancien pont.
La première phase a nécessité la construction d’un chemin de déviation sur un pont temporaire. Celui-ci a trois voies. Il est rare de devoir aménager une telle structure dans un projet de ce genre, mais il le fallait, car le pont de l’Île-Thomas représente une porte d’entrée vitale vers Montréal. « Nous devions assurer une circulation fluide pendant toute la durée des travaux, ce qui a représenté tout un défi », explique Papa Samba Tounkara.
Ce pont temporaire présente plusieurs particularités : préfabriqué et monté sur place, il repose sur des pieux qui ont été forés dans le roc, lequel se trouve à une bonne profondeur. Des murs palplanche et berlinois resteront en place jusqu’à la fin des opérations. « Nous avons également dû déplacer une ligne hydroélectrique pour pouvoir l’aménager, et composer avec des contraintes environnementales. Certaines espèces qui se trouvent dans la rivière des Outaouais, que le pont enjambe partiellement, doivent être protégées », précise Papa Samba Tounkara. « Ce pont temporaire permet également de sécuriser le chantier », indique pour sa part Marjolaine Gagné, porte-parole du MTQ, région de l’Ouest-de-la-Montérégie. Il assurera la circulation en direction ouest jusqu’à la phase finale.
La phase 2 (mars à août 2012) verra la démolition du pont en direction ouest. Le tablier et les piles étaient démantelés au moment d’écrire ces lignes. Par la suite, des batardeaux seront installés et la construction de la nouvelle structure débutera. Une fois celle-ci complétée, la phase 3 (juillet à septembre 2012) consistera à faire dévier la circulation en direction est sur ce nouveau pont. Quant à la vieille structure en direction est, elle sera démolie et reconstruite pendant la phase 4 (septembre 2012 à mai 2013). Le démantèlement du chemin de déviation vers l’est suivra lors de la phase 5 (juin à juillet 2013), qui permettra également l’aménagement du mail central. Les concepteurs y installeront des lampadaires ainsi qu’une signalisation au-dessus des chaussées. La vie du pont temporaire prendra fin pendant l’ultime phase 6.
Simard-Beaudry et Construction Louisbourg sont les entrepreneurs généraux dans ce projet. Le génie en structure et la surveillance des travaux sont assurés par Cima +. L’ensemble des travaux nécessitera plus de 21 millions $.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 27 mars 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !