Changement aux normes : Trottoirs et bordures en béton et Conduites d’eau potable et d’égout

21 juin 2018
Par Marie Gagnon

Le Bureau de normalisation du Québec a procédé à la révision de deux normes : Trottoirs et bordures en béton ainsi que Conduites d’eau potable et d’égout. Voici le comment et le pourquoi.

Le Bureau de normalisation du Québec (BNQ) a récemment rendu publiques les versions révisées des cahiers des charges des normes BNQ 1809-500–Trottoirs et bordures en béton et BNQ 1809-300 – Installationde conduites d’eau potable et d’égout, qui n'avaient pas subi de révision complète depuis plus d'une décennie. Tous les contrats de construction qui y font référence devront dorénavant être exécutés selon les exigences de ces nouvelles éditions.

 

Les trottoirs et bordures

Publiée en 2017, la norme BNQ 1809-500 a nécessité deux ans de travail de la part du comité de normalisation. Au terme du processus de révision, son contenu a été modifié à 60 % et de nouvelles dispositions ont été incluses. Celles-ci représentent environ 30 % de cette nouvelle édition, qui traite notamment de la préparation de l’assise des trottoirs et bordures, des différents types de coffrage et de la mise en place du béton, de sa finition, de sa cure et de sa protection.

 

La nouvelle édition autorise maintenant l’incorporation de macrofibres synthétiques dans le béton, mais impose l’utilisation de produits de cure et de scellement lorsque le bétonnage est effectué par temps froid. Elle établit également à 2 % la pente transversale des trottoirs et bordures, alors que la résistance minimale à la compression du béton avant son décoffrage est fixée à 7 MPa. De plus, le béton mis en place doit maintenant être protégé contre les chocs et les vibrations jusqu’à ce qu’il atteigne une résistance en compression de 14 MPa.

 

Paul Gardon, normalisateur au BNQ, signale que les techniques de construction y ont aussi été revisitées. Notamment en ce qui a trait aux joints de construction et aux joints de dilatation transversaux. Les premiers devront ainsi comporter des goujons de 10 millimètres (mm) espacés de 400 mm et d’une longueur totale de 600 mm. Quant aux seconds, ils devront être goujonnés à un intervalle minimal de 18 mètres de trottoir, de chaque côté de la partie haute des bateaux de porte ainsi qu’à chaque extrémité des rayons.

 

 

Paul Gardon, normalisateur au BNQ. Photo de BNQ

 

Les conduites d’égout et d’aqueduc

Les changements que comporte la norme 1809-300, publiée en 2018, sont encore plus nombreux. « Le modificatif apporté en mars 2015 est maintenant intégré dans la nouvelle version », rappelle Paul Gardon, en précisant que le ministère de l’Environnement n’exigera pas de certificat d’autorisation si les travaux sont exécutés conformément à cette révision, qui intègre de nouvelles exigences environnementales.

 

Il précise que les bassins de rétention en conduites et l’installation des drains sont exclus du cahier des charges. Ce dernier introduit cependant la notion d’ingénieur surveillant, en remplacement du maitre d’oeuvre, et en définit les responsabilités. L’édition 2018 exige en outre des analyses de laboratoire pour assurer la qualité de l’eau potable lorsqu’un réseau d’alimentation temporaire est utilisé. Par ailleurs, la norme NSF 61 est maintenant acceptée comme équivalence à la norme BNQ 3660-950 sur l’innocuité des produits et matériaux. Les accessoires de plomberie qui contiennent des métaux et qui sont en contact avec l’eau potable, de leur côté, ne doivent plus renfermer de plomb (NSF 372).

 

La profondeur de protection contre le gel doit dorénavant être spécifiée dans les clauses techniques particulières, mais les tableaux ne sont plus obligatoires. Sur le plan de l’exécution des travaux, l’entrepreneur devra composer avec de nouvelles exigences pour le sautage, dont des vitesses d’ondes sismiques maximales et la prévention des intoxications par monoxyde de carbone, prescrite par la norme BNQ 1809-350. Il devra de plus respecter les longueurs d’ancrage définies par la nouvelle édition et appliquer une méthode révisée de nettoyage des conduites.

 

Pour ce qui est des essais d’étanchéité des conduites d’eau, la norme inclut des exigences spéciales pour chaque type de conduite et fournit une méthode de calcul pour les quantités d’eau à ajouter, plutôt qu’un tableau. L’inspection télévisée sera maintenant effectuée conformément à la norme BNQ 3680-125 et au protocole CERIU/NASCO. Par ailleurs, en matière d’essais à basse pression d’air pour les égouts sanitaires, deux tableaux, un pour les conduites en béton, l’autre pour les conduites de fonte, PVC-U, PP, PEHD et PRV, indiquent les temps de chute à respecter.

 

Enfin, l’article 11.6, qui traite de la déformation des conduites, a été réécrit dans son entièreté afin d’introduire des spécifications par rapport à la manière de mesurer. Un profilomètre sera utilisé pour les conduites de 750 mm ou moins, tandis que la déformation sera évaluée au moyen d’un télémètre laser pour les conduites d’un diamètre supérieur. La déformation sera pour sa part vérifiée au moyen d’un gabarit pour les conduites de 750 mm ou moins ou à l’aide d’une tige de métal pour les conduites de diamètre supérieur.

 

« Les dernières versions ont force de loi, signale Paul Gardon. C’est d’ailleurs sur cette base que le ministère des Affaires municipales accorde ses subventions aux municipalités. Il reste que certaines clauses du cahier des charges peuvent être modifiées ou annulées par les documents contractuels. De notre côté, on prévoit publier une nouvelle version dans cinq ans. »

 

TROIS RÉVISIONS À VENIR
    Corridor autoroutier
  • BNQ 2622-126 Tuyaux d’égout en béton
  • BNQ 2622-420 Regards en béton
  • BNQ 3623-085 Tuyaux d’eau potable en fonte ductile