D’ici quelques semaines, le site de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR) sera le théâtre d’une activité bourdonnante. Et pour cause : on y amorcera l’agrandissement et la rénovation des urgences. Un projet d’investissement global de 65 millions $, qui fera passer la superficie de l’unité de soins d’urgence à 10 600 mètres carrés d’ici son acceptation provisoire en décembre 2015.
Le processus est d’ailleurs bien enclenché. Les plans et devis, signés ABCP et AEdifica, sont terminés et les dossiers de soumission des entrepreneurs retenus en présélection sont attendus à la fin août. Le chantier devrait s’amorcer en septembre. Ces travaux sont nécessaires en raison de la désuétude de l’unité de soins qui date de 1976.
« De tous les hôpitaux du Québec, ce sont nos urgences qui connaissent le plus gros volume d’activité, indique d’entrée de jeu Louis Sauvageau, directeur des Services techniques de l’hôpital. Non seulement, on manque d’espace, mais l’aménagement des lieux n’est pas adapté à une clientèle vieillissante. Il ne répond pas non plus aux normes de 2012 qui favorisent la conception d’environnements propices à la guérison. La nouvelle unité profitera aussi d’un éclairage naturel abondant. »
Un agrandissement en trois phases
Afin de bien orchestrer le chantier sans nuire aux activités de l’hôpital, le projet a été scindé en trois lots. On se souviendra que le premier, lancé il y a 15 mois, consiste en la construction d’un étage additionnel au pavillon J.-A. De Sève afin d’y relocaliser quelque 1 000 mètres de laboratoires. C’est l’entrepreneur général TEQ qui effectue les travaux d’une valeur de 5,7 millions $. Ceux-ci devraient être complétés au début de septembre.
Menées en parallèle, les activités liées à la construction d’accès et le réaménagement du débarcadère des ambulances sont aussi en voie de parachèvement. Ce deuxième lot est réalisé par Gestion Mobile, qui a remporté le marché de 1 million $ l’an dernier.
Quant au présent lot, il concerne le réaménagement des espaces existants, dont l’entrée et l’accueil, ainsi que l’ajout au pavillon existant d’un bâtiment en béton de quatre niveaux, comprenant un sous-sol, un rez-de-chaussée en contrebas, les urgences et, au dernier niveau, une coquille dont les fonctions restent à déterminer. La récente révision du plan maître de la recherche et de l’enseignement a entraîné le changement de vocation de ce dernier étage.
Des défis
Sur le plan logistique comme sur le plan opérationnel, la mise en œuvre du troisième et dernier lot ne manque pas de défis, note le gestionnaire. « C’est un chantier majeur et le phasage des travaux est très complexe, dit-il. Il faut à la fois maintenir l’accès aux soins et assurer la sécurité des patients et des travailleurs pendant toute la durée des travaux. Un plan de communication nous permet d’informer nos clientèles internes et nos voisins limitrophes. »
Louis Sauvageau relève également l’adoption de mesures pour limiter l’impact des travaux sur l’existant, la nouvelle construction venant s’insérer sur le boulevard L’Assomption, entre les pavillons Guy Bernier et Marcel-Lamoureux. Ce dernier abrite entre autres le Centre de recherche. Pour réduire le niveau de vibration, les pieux seront forés plutôt que battus.
Plusieurs aspects du chantier ont également fait l’objet de discussions avec l’arrondissement. Comme l’accès des ambulances et la circulation aux abords du chantier, mais aussi la sélection des matériaux du parement extérieur, une brique ocre pâle et un revêtement métallique gris clair qui s’harmonisent aux bâtiments adjacents.
Bien que le projet ait des visées écologiques, aucune certification environnementale n’est toutefois envisagée pour ce nouveau bâtiment. Des matériaux sains et des équipements mécaniques à haut rendement énergétique figurent cependant aux devis, auxquels ont également collaboré les firmes d’ingénieurs Pasquin Saint-Jean (civil, structure), Bouthillette Parizeau (mécanique) et Genivar (électricité).
Livraison du CETC
Il s’agit du quatrième grand chantier pour l’Hôpital, après le Centre de soins ambulatoires (73 M$), le pavillon de radio-oncologie (40 M$) et le Centre d’excellence en thérapie cellulaire-CETC (20 M$) qui s’élève sur un lopin vacant situé entre les pavillons de Maisonneuve et J.-A. de Sève.
Ce dernier, qui a fait l’objet d’une réception avec réserve plus tôt ce printemps, en est à l’étape de la mise en service. Rappelons que le bâtiment de 3 500 mètres carrés mettra à la disposition des chercheurs 13 salles blanches et un laboratoire de contrôle de la qualité. Seul le rez-de-chaussée est aménagé à des fins de recherche. Le second niveau, haut de quatre mètres, comporte des passerelles pour faciliter l’entretien des équipements électromécaniques installés au dernier niveau.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 14 août 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !