Voir vert - Été 2018

Végétaliser la ville

L’urbanisation en continu, les déplacements automobiles nécessitant toujours plus d’aires de stationnement et la minéralisation des villes contribuent invariablement à générer des îlots de chaleur qui s’accompagnent d’une détérioration de la qualité de l’air extérieur et intérieur ainsi qu’à accroître la demande en énergie et en eau potable. D’où l’importance de faire échec à ce phénomène sans plus tarder.

C’est que les îlots de chaleur urbains posent plus que jamais un problème criant au Québec. Affichant des températures pouvant se montrer jusqu’à 10 degrés, voire 15 degrés Celsius supérieures à celles des zones rurales environnantes, ils représentent plus particulièrement une véritable menace pour la santé des personnes âgées et celles atteintes de maladies chroniques.

Les principaux facteurs à l’origine de ce phénomène urbain sans cesse grandissant sont bien connus : diminution progressive du couvert forestier, imperméabilisation des sols, utilisation de matériaux de construction à faible albédo et chaleur générée par l’activité humaine, pour couper court à l’énumération.

Les moyens permettant de lutter contre ces îlots de chaleur urbains sont aussi connus. On peut penser d’emblée à des solutions comme l’aménagement urbain durable, la plantation d’arbres ou d’arbustres dans les endroits asphaltés, le recours à des plantes grimpantes pour verdir les murs ou encore l’utilisation de matériaux réfléchissants sur les toits.

C’est sans oublier la mise en place d’aménagements extérieurs s’articulant autour du recours aux pratiques optimales de gestion des eaux de pluie (noues plantées, bassins d’eau…) et de toitures végétalisées. D’autant plus que ce sont là des solutions qui concourront en même temps à la rétention des eaux de ruissellement, un autre enjeu important dans les agglomérations dont le réseau d’égout pluvial est plus souvent qu’autrement saturé.

La réduction des îlots de chaleur est devenue un véritable défi collectif qui interpelle non seulement les municipalités, mais aussi les développeurs immobiliers, les concepteurs de projets, les entreprises et même les citoyens. Différentes initiatives ont notamment été entreprises ces dernières années, par exemple par les arrondissements montréalais de Saint-Laurent ou Rosemont–La Petite-Patrie, mais l’heure en est maintenant à l’action concertée.

Bonne lecture !