La sécurité des travailleurs sur les chantiers de construction, c’est d’abord et avant tout une affaire de prévention.
L’objectif de la Loi sur la santé et la sécurité du travail(LSST) est l’élimination à la source des dangers pour la santé, la sécurité et l’intégrité physique des travailleurs. Compte tenu des particularités du secteur de la construction, il est cependant parfois difficile d’éliminer toute source de danger. C’est pourquoi, en vertu de cette loi, l’employeur a l’obligation de mettre en oeuvre les mesures nécessaires afin de maîtriser les risques susceptibles de surgir sur son chantier.
Si certaines tâches présentent une dangerosité élevée, certaines s’avèrent toutefois plus risquées que d’autres. C’est le cas notamment pour les travaux effectués en hauteur. On estime en effet qu’environ 660 travailleurs par an sont victimes de lésions faisant suite à une chute, et qu’un accident sur dix est lié à une chute. Chaque année apporte également sont lot d’accidents d’origine électrique, source de blessures graves, parfois mortelles. On déplore en outre une quarantaine de décès annuellement des suites d’une maladie professionnelle, comme l’amiantose et la silicose.
Freiner les chutes
Compte tenu de leurs conséquences, les chutes de hauteur sur les chantiers de construction méritent donc qu’on leur accorde une attention particulière avec des mesures de prévention. Mais comment éviter une chute de hauteur ? L’assemblage au sol de certains éléments, pour les hisser ensuite à l’aide d’une grue, demeure le moyen le plus efficace de réduire les risques du travail en hauteur. Si le travailleur doit absolument monter, il faut alors s’assurer qu’il ne puisse tomber, notamment en ayant recours à un moyen de prévention collectif, tel qu’un garde-corps placé en bordure du vide.
InfoConstructo
Recevez les dernières nouvelles de la construction dans votre boîte aux lettres !
Cependant, si l’aire de travail ne permet pas l’installation de garde-corps, le harnais de sécurité devient le dernier moyen pour amoindrir les conséquences d’une chute de hauteur. Il faut cependant garder à l’esprit que le harnais de sécurité, même correctement utilisé, n’empêche en rien la chute : il ne fait qu’en atténuer les conséquences, à condition, bien sûr, qu’il soit bien entretenu, convenablement inspecté, utilisé avec les accessoires adéquats et fixé à un point d’ancrage ayant une résistance conforme aux normes. Il faudra également faire preuve de prudence si les travaux nécessitent l’emploi d’une échelle, d’un échafaudage ou d’un appareil de levage. On s’assurera donc qu’ils sont en bon état et qu’ils reposent sur des bases solides, dans le cas d’une échelle ou d’un échafaudage, ou sur une surface ferme et plane, dans le cas d’un appareil de levage.
On veillera enfin à ce que les travailleurs possèdent la formation et les compétences nécessaires pour opérer les équipements de levage ou encore pour ériger et démonter les échafaudages de façon sécuritaire. Dans cette optique, l’ASP construction offre de faire des évaluations pratiques, à la suite des formations sur l’utilisation sécuritaire des plates formes de travail élévatrices.
Se brancher sur la sécurité
Les risques de choc, d’explosion ou d’arc électriques sont aujourd’hui une préoccupation constante au sein de l’industrie, si bien que le travail hors tension demeure la voie à privilégier pour se prémunir contre ce type de risque, à condition d’avoir au préalable cadenassé toutes les sources d’énergie de l’appareillage. Toutefois, si le travail sous tension est justifié, notamment lors d’une intervention de dépannage ou si la coupure de courant menace la vie d’autrui, mieux vaut s’assurer de porter les équipements de protection individuelle prévus par la réglementation.
Cela dit, il n’est pas nécessaire de travailler sur des circuits électriques pour être exposé à ce type de risque. Sur un chantier de construction, les situations de travail qui ne présentent pas de risques liés à l’électricité sont en effet plutôt rares. Les travaux qui nécessitent de l’équipement ou de l’outillage électrique, tout comme les travaux d’excavation, de rénovation ou de démolition, exposent les travailleurs à des chocs de gravité variable.
Travailler en santé
En 2008, la silice cristalline est devenue une cible de tolérance zéro, au même titre que les dangers d’effondrement, de chute de hauteur et d’origine électrique. Elle figure désormais ex æquo avec l’amiante dans la catégorie des dangers qui menacent la santé. Pour prévenir la silicose et l’amiantose, mieux vaut commencer par une formation pertinente afin de favoriser l’adoption de mesures de travail sécuritaires.
Aussi, s’il est impossible de remplacer le sable de silice par un produit moins dangereux, on recourra au jet d’abrasif humide ou à un système d’aspiration des poussières incorporé à la buse de l’équipement. Lorsque les travaux d’abrasion s’effectuent à l’intérieur, il faudra isoler la zone de manière à contenir la dispersion des poussières, et mettre en place un système de ventilation par extraction.
Dans le cas de travaux d’amiante, les précautions seront à peu près semblables, c’est-à-dire qu’on isolera l’aire de travail et qu’on mouillera en profondeur les matériaux d’amiante susceptibles d’être dispersés au moment de leur dégarnissage. On installera également une aire de décontamination dotée de vestiaires et de douches. Dans un cas comme dans l’autre, on fournira aux travailleurs des équipements de protection individuelle, y compris un appareil de protection respiratoire, adaptés à la tâche.
Arrimer prévention et production
La planification sécuritaire des travaux et un meilleur arrimage entre les actions de prévention et de production sur les chantiers sont gages de conditions de travail plus sûres et plus saines pour les travailleurs. Pour un entrepreneur, c’est aussi la clé pour gagner en productivité et en compétitivité dans son marché.
D’une part, la gestion pragmatique et responsable de la prévention se traduira forcément par une meilleure performance sur le plan de la santé et de la sécurité du travail. Autrement dit, le nombre d’événements accidentels, tout comme leur gravité, diminuera, ce qui se reflétera entre autres sur la cotisation versée à la Commission de la santé et de la sécurité du travail.
« [...] en réduisant ainsi ses coûts directs et indirects liés aux accidents du travail, l’entrepreneur qui mise sur la prévention gagnera une longueur d’avance sur ses compétiteurs, notamment en offrant des prix plus concurrentiels lorsque viendra le temps de soumissionner sur un projet », fait valoir Paul Héroux.
D’autre part, intégrer la prévention au processus de production, en créant un environnement de travail propice à la sécurité des travailleurs, se répercutera sur la productivité.
« Le travailleur qui évolue dans des conditions optimales, qui ne craint pas à chaque instant de se blesser, affichera un meilleur rendement, c’est certain », souligne le directeur général de l’ASP Construction.
C’est là un point de plus en faveur de l’employeur qui se soucie du bien-être de ses employés. Car qui dit productivité accrue dit également compétitivité supérieure. Mieux encore, l’entrepreneur qui fait de la prévention son cheval de bataille verra la qualité globale de ses ouvrages augmenter. Il y aura donc moins de reprises et de retards, et sa réputation ne s’en portera que mieux.
- Formez les travailleurs sur les risques associés aux travaux et sur les mesures à prendre pour les éliminer.
- Élaborez un plan de prévention détaillé visant à éliminer les dangers.
- Fournissez aux travailleurs les équipements de protection individuelle requis.
- Pour assurer la bonne marche de son chantier.
- Pour améliorer la compétitivité de son entreprise.
Cet article est tiré du Supplément thématique – Santé et sécurité 2015. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
Ce sujet pique votre curiosité ? Lisez tous les articles du dossier SUPPLÉMENT THÉMATIQUE – SANTÉ ET SÉCURITÉ 2015 :