La photographie aérienne à l'aide de l'industrie

11 juin 2015
Par Luc-Etienne Roullard Lafond

Que l'on soit donneur d'ouvrage, entrepreneur, sous-traitant ou professionnel, il est souvent nécessaire de rendre compte de nos activités sur un chantier. Pour ce faire, la photographie aérienne peut être une avenue intéressante.

Yves Tremblay est photographe depuis 30 ans. Il arpente la province en hélicoptère depuis 2001 pour son entreprise Photo Hélico. Une grande part des mandats qui lui sont confiés sont liés à l'industrie de la construction, notamment grâce à des donneurs d'ouvrage, comme le Port de Montréal, Ivanhoé Cambridge ou Cadillac Fairview.

 

« La photographie aérienne permet de démontrer les étapes de construction, l'évolution des travaux et de prouver l'atteinte des délais, explique-t-il. Une photo aérienne, c'est tellement d'informations dans un seul cliché. Ça permet de bien voir l'ampleur d'un chantier, d'un désastre ou d'une belle architecture. »

 

Dès l'avant-projet, il est ainsi fréquent que des promoteurs fassent appel à lui afin de démontrer le potentiel d'un site. « Pour le Quartier Dix30, explique le photographe, j'ai été contacté par le promoteur, qui m'a demandé des photos aériennes de la jonction des deux autoroutes, avec le centre-ville au loin, pour montrer que c'était près du centre-ville même si c'était situé sur la rive sud. »

 

Tout au long de la construction, les photos permettront ensuite de suivre et d'archiver les différentes étapes du chantier. Ainsi, depuis 2004, le photographe survole tous les deux mois le site du CHUM afin de documenter l'avancée des travaux et continuera à le faire jusqu'en 2020.

 

Photo de Yves Tremblay, Photo Hélico

 

Plusieurs de ses missions sont aussi réalisées à la demande d'entrepreneurs ou de sous-traitants : « Quand c'est toi qui a fait le CHUM, tu es fier de le montrer et une photo aérienne est capable, sur tout site web ou dans ton porte-folio, d'aller te chercher d'autres contrats. Comment peut-on prendre une photo de la toiture du CHUM si ce n'est de manière aérienne ? »

 

Différentes instances publiques de la province font également appel aux services de l'entreprise : « Que ce soit des parcs industriels, des ports, des parcs, on cumule une banque pour l'Union des municipalités du Québec, qui peut être très utile lorsqu'arrive une tragédie. Ma photo de Lac-Mégantic la plus circulée dans le monde est celle du centre-ville avant l'accident. »

 

Photo de Yves Tremblay, Photo Hélico

 

Les moyens techniques ont beaucoup évolué depuis qu'il exerce ce métier, mais Yves Tremblay continue de privilégier l'hélicoptère en raison de sa polyvalence : « L'hélicoptère donne une meilleure flexibilité qu'un avion. »

 

Il utilise de plus des lentilles pourvues d'un stabilisateur d'image. « J'aime mieux être détaché du bâtiment et faire le zoom moi-même, plutôt que de demander à l'hélicoptère de se rapprocher. Ça donne une meilleure profondeur de champ. Ça montre l'ampleur de l'édifice, qui n'est pas vertical mais davantage en façade. »

 

Cette profondeur de champ distingue selon lui les photos prises par hélicoptère des clichés capturés par des drones. « Les drones peuvent mettre des lentilles à grand angle, mais on ne peut avoir l'effet de zoom, explique-t-il. Ils sont une plateforme très utile, complémentaire, pour filmer des fermes, des champs, des rivières. Mais ils ne peuvent être envoyés au loin pour faire un zoom. » Les drones étant interdits à moins de 9,2 kilomètres des zones habitées, leur utilisation est de plus impossible en milieu urbain.

 

Régi par Transports Canada, Photo Hélico doit respecter les règles de l'aviation, avoir un plan de vol et aviser la tour de contrôle lorsque l'appareil se rapproche d'une zone habitée ou d'un centre-ville. « On collabore beaucoup avec les tours de contrôle et les autorités, explique-t-il,  que ce soit la Sûreté du Québec ou les instances municipales, pour dire à quelle heure nous serons à telle altitude. »

 

Photo de Yves Tremblay, Photo Hélico

 

Chaque mission de photographie aérienne comprend le repérage au sol, le plan de vol, les autorisations de vol à basse altitude et la séance. Toutes les images, prises à différentes altitudes et dans toutes les directions, sont ensuite livrées au client sur CD-Rom, en haute résolution.

 


Cet article est paru dans l’édition du vendredi jeudi 21 mai 2015 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !