Avoir un impact positif sur ses employés

23 janvier 2019
Par Michel Bouchard

Créée en 2014, l‘entreprise impact échafaudage n’aurait pu choisir un nom plus approprié puisqu’elle peut se targuer d’avoir une influence considérable sur la qualité de vie de son personnel en misant sur de hauts standards en matière de sécurité.

Après deux décennies passées à oeuvrer chez Atwill-Morin, entrepreneur général spécialisé dans les travaux de réfection et de restauration d’ouvrages de maçonnerie, Steve White avait délaissé le métier et s’était installé dans le Bas-Saint- Laurent. Or, les frères Morin avaient un tout autre projet pour lui : être à la tête d’une entreprise spécialisée en échafaudage. C’est là qu’est née Impact Échafaudage, spécialisée dans la location, la vente, l’installation et le démontage d’échafaudages en tous genres. Sa mission : rendre l’accès le plus sécuritaire possible sur les chantiers en hauteur.

 

Pour atteindre cet objectif ambitieux, les contremaitres d’Impact Échafaudage procèdent à une réunion de sécurité tous les matins en compagnie des travailleurs et ils font le point sur les tâches à effectuer et les dangers potentiels inhérents au chantier. « On mise sur la communication. Il faut que les gens se parlent. Mais ce n’est pas tout, l’équipement s’avère aussi très important. Les ouvriers sont équipés de harnais à la fine-pointe pour assurer un maximum de sécurité. On ne lésine pas sur les dépenses à ce chapitre pour faire en sorte que chacun puisse rentrer à la maison en pleine forme chaque soir », précise l’homme d’affaires.

 

Les rencontres ne se limitent pas au chantier puisque chaque semaine des réunions sont organisées entre les dirigeants et les contremaitres pour faire un bilan. « On a même mandaté une firme externe, Gestess, pour procéder à une vérification de nos chantiers de manière bihebdomadaire et écrire un rapport complet sur des lacunes éventuelles avec nos travailleurs, afin que nous puissions apporter les correctifs nécessaires. » Chaque année, une session de formation est organisée avec l’ASP Construction, avec comme objectif de rafraichir les mesures de sécurité en matière de travail en hauteur.

 

Par ailleurs, avec la légalisation du cannabis, la vigilance est plus que jamais de mise dans le monde de la construction. Impact Échafaudage a donc décidé d’appliquer le principe de tolérance zéro par le biais de mesures d’une simplicité étonnante, mais d’une efficacité redoutable. « Tous les employés doivent prendre les pauses et les repas ensemble. Il est interdit d’aller dans sa voiture. Les gens doivent être en groupe. En prime, ça a l’effet de souder l’esprit d’équipe. »

 

Rapidité d’exécution

Une autre force qui différencie Impact Échafaudage, c’est la vitesse avec laquelle l’entreprise parvient à donner un prix au client et à amorcer les travaux. « On peut faire un devis à l’intérieur de 24 heures et amorcer un chantier en deux jours. La moyenne de l’industrie dans l’échafaudage pour obtenir un devis et pour amorcer un chantier peut varier d’une semaine à 15 jours. On s’assure de répondre beaucoup plus rapidement. »

 

Plusieurs entreprises utilisent aussi des logiciels et des applications qui permettent d’évaluer le nombre de pièces d’échafaudage nécessaires à un ouvrage. Toujours dans un souci d’efficacité, Impact Échafaudage préfère s’en remettre à l’expertise de son équipe. « On évalue la taille et la hauteur d’un pan de mur et on ne facture pas par pièce, mais plutôt par surface de mur. L’exactitude des prix est une priorité. On a embauché des gens d’expérience avec qui on s’assoit autour d’une table et avec qui on sort une soumission en groupe. Les suggestions sont plus que bienvenues. On gagne en équipe, on perd en équipe. »

 

Apprendre à la dure

À ses débuts, rien ne laisse pourtant présager un tel succès, en raison notamment du peu de main-d’oeuvre et du nombre restreint d’équipement. Pour pallier ces inconvénients, Steve White doit même prêter main-forte sur les chantiers. « J’avais mon harnais et je travaillais avec les autres, mais après seulement cinq ou six semaines, j’ai dû me résoudre à délaisser les chantiers pour me concentrer sur les soumissions. J’ai dû apprendre à soumissionner sur le tas. »

 

Les contrats s’enchainent au même rythme que les clients se multiplient. « Au départ, on avait deux camions, deux contremaitres et six employés, relate le principal intéressé. Après une année, 25 monteurs étaient à l’emploi de l’entreprise. Aujourd’hui, cette dernière compte environ 120 employés, incluant entre 70 et 80 monteurs. » Steve White aime bien utiliser une expression imagée pour illustrer la progression d’Impact Échafaudage : « On vendait des hot-dogs, aujourd’hui on vend du filet mignon ».

 

Misant présentement sur une stabilité qui lui permet de garder le contrôle et d’assurer du boulot à ses travailleurs, Steve White s’autorise tout de même à élaborer des plans d’avenir. Ayant pour objectif à plus long terme d’étendre son expertise jusqu’à Toronto, l’entreprise est en train de s’établir dans l’ouest de la province avec le lancement d’un nouveau centre de services appelé à couvrir l’ensemble de la grande région d’Ottawa et de Gatineau autour de Robert Ducharme, spécialiste dans le domaine de l’échafaudage.

 

Le défi de la main-d’oeuvre

Alors que le Québec connait le plein emploi et que le chômage se trouve au plus bas, la main-d’oeuvre se déniche plus difficilement que jamais. Des stratégies doivent donc être déployées en ce sens. « Notre problème, c’est que contrairement à partout ailleurs au Canada, l’échafaudage n’est pas considéré comme un métier au Québec. On parle plutôt de manoeuvres. Quand tu veux garder un bon employé dans ce domaine, il faut le faire travailler mais, surtout, le rendre heureux. Ce n’est pas tout le monde qui se sent capable de marcher sur un madrier à 300 pieds en hauteur. Heureusement, on prend soin de notre monde et le roulement est peu élevé. On offre un service de repas santé, on a équipé les bureaux d’un gymnase privé et on organise des séances d’activité physique; le Google de la construction quoi ! »