Un centre d’escalade à la hauteur à Montréal

L’escalade est bien représentée en Amérique du Nord grâce à Allez UP, qui, depuis 1996, permet aux grimpeurs de tout genre de gravir des montagnes artificielles. Installé depuis peu dans l’ancienne usine Redpath, aux abords du canal Lachine à Pointe-Saint-Charles, Allez UP a inauguré son nouveau centre d’escalade en septembre dernier.

Une conversion aux multiples défis

Il a fallu entreprendre des travaux majeurs pour convertir le site, et faire face à plusieurs défis de conception et de construction. La phase 1, qui n’est terminée que depuis peu, a constitué la pierre d’assise d’un projet qui comprendra au moins deux autres phases.

Dans un premier temps, l’entrepreneur eSpace Construction a dû démanteler les intérieurs des Silos 1 et 2, qui servaient jadis au stockage du sucre. Il s’y trouvait notamment des convoyeurs verticaux, perchés à 120 pieds d’altitude. Ce démantèlement a eu lieu à l’été 2011. Il s’est échelonné sur trois mois. Préalablement à cette étape, la Ville de Montréal a procédé à des fouilles archéologiques. Enfouies dans le site se cachent, entre autres, les fondations de la ferme Saint-Gabriel des Sulpiciens, qui remontent à 1640.

Après la décontamination des sols, la construction du bâtiment a finalement pu commencer en novembre 2011. Comme il se trouve des vestiges historiques sous terre, l’entrepreneur a dû enfoncer délicatement les pieux supportant l’immeuble. Il fallait éviter, autant que faire se peut, d’abîmer les éléments à préserver.

Projet hors du commun

Le nouveau bâtiment voit grand, lui qui couvre une superficie d’environ 900 mètres carrés et s’élève sur 17 mètres. Son rez-de-chaussée accueille l’entrée principale du centre, qui se prolonge dans le Silo 1, où elle est surplombée par une mezzanine. Et comme le développement durable était une priorité dans ce projet hors du commun, ce centre est également constitué d’une dalle chauffante en béton. Il est aussi équipé d’un système de filtration d’air qui détecte les émissions de CO₂.

Les murs d’escalade qu’abrite l’immeuble, qui sont deux fois plus hauts que ceux de l’ancien édifice (le Nordelec) où logeait Allez UP, ont été conçus par la firme bulgare Walltopia. Elle était la seule à pouvoir réaliser un concept à la hauteur des attentes de Jean-Marc de la Plante, président d’Allez UP et lui-même grimpeur.

Luminosité

Autre défi dans ce projet : aménager des surfaces de murs intérieurs à escalader, tout en intégrant une fenestration sur certaines façades du bâtiment. Pour favoriser une luminosité optimale, l’architecte Daniel Smith (Smith Vigeant Architectes) a opté pour des murs-rideaux verticaux, lesquels sont positionnés à l’est et au sud de l’immeuble. Quant aux contreventements, ils ont été implantés sur les façades exemptes de fenêtres.

Étroite collaboration des professionnels

Précisons que la firme de génie en structure NCK a été mandatée dans ce projet. Martin Roy et Associés en a assumé les volets mécanique et électrique. Cette réalisation a nécessité une collaboration étroite entre les différents professionnels impliqués, ce qui a permis d’établir un plan de match réaliste en termes de construction.

La suite des choses s’annonce profitable puisqu’au cours des 12 prochains mois, la phase 2 permettra la conception de murs d’escalade à l’intérieur, et possiblement à l’extérieur du Silo 1. Un toit vert avec restaurant est projeté pendant la phase 3.

Rappelons que la première phase a nécessité 5 millions $. La Banque de développement du Canada (BDC) ainsi qu’Investissement Québec (IQ) ont consenti un prêt de 3,5 millions $ pour la financer.

Cet article est paru dans l’édition du vendredi 4 janvier 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !